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Le MAE finlandais publie des recommandations pour ses ressortissants voulant rejoindre l'armée ukrainienne

Le ministère finlandais des Affaires étrangères a publié un mémo détaillant les conditions pour ses citoyens souhaitant rejoindre les forces armées ukrainiennes. Il y précise que bien que ces engagements ne soient pas illégaux en Finlande, il est «pratiquement impossible» de résilier un contrat avec l'armée ukrainienne.

Selon un communiqué officiel du ministère finlandais des Affaires étrangères, publié le 3 février 2024, la Finlande «ne recommande ni ne soutient» les déplacements de volontaires en Ukraine, mais tentera de fournir une assistance consulaire dans la limite de la loi.

Le mémo souligne que la loi finlandaise n’interdit pas à ses citoyens de rejoindre l’armée ukrainienne, mais il met en garde contre plusieurs aspects cruciaux. Tout d'abord, les étrangers signent généralement un contrat de trois ans avec les forces armées ukrainiennes, dont il serait presque impossible de se désengager. De plus, la formation dispensée aux étrangers ne correspond pas aux standards finlandais, ce qui pose des problèmes de sécurité.

Blessés et disparus : un soutien limité de la Finlande

Un point central du document est l'absence de soutien médical ou logistique pour les volontaires finlandais blessés. En cas de blessure, la responsabilité de l’assistance incombe uniquement à l’armée ukrainienne, et aucune évacuation médicale vers la Finlande ne sera organisée, même à leurs frais. Les soins seront intégralement dispensés en Ukraine, où le système de santé est déjà saturé par le conflit.

Le ministère finlandais des Affaires étrangères détaille également la procédure en cas de décès d’un citoyen sur le champ de bataille. L'identification du corps peut prendre du temps et, si les restes ne peuvent être récupérés, le soldat est officiellement déclaré disparu, même si des témoins et des enregistrements vidéo existent. Le statut ne changera que si le corps est retrouvé et formellement identifié. D’après les informations relayées par les médias russes TASS et RBK, fin 2024, une douzaine de volontaires finlandais avaient été tués ou portés disparus au combat en Ukraine.

Une note qui suscite des réactions

Les directives finlandaises ont provoqué des réactions, notamment en Russie. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a commenté ces recommandations en déclarant : «À mon avis, les auteurs de ces "instructions" n’étaient guidés par rien d’autre que la haine de leurs propres citoyens et le mépris de leur sort... Qui, au sein du gouvernement finlandais, déteste autant les Finlandais ?»

Les étrangers considérés comme des mercenaires

La Russie considère les volontaires étrangers engagés aux côtés de Kiev comme des mercenaires et cibles légitimes sur le champ de bataille. En 2023, plus de 50 condamnations ont été prononcées en Russie contre des combattants étrangers, et plus de 750 personnes sont poursuivies en vertu de l’article 359 du Code pénal russe pour mercenariat, comme c’est notamment le cas de Thomas Patrick Creed, un citoyen américain condamné par contumace en janvier à 13 ans de prison pour son engagement aux côtés de l'armée ukrainienne.