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L'Occident craint de perdre un «énorme trésor» de ressources en Ukraine

Le ministre estonien des Affaires étrangères a averti que l’Occident risquait de perdre d’importantes réserves de minerais en Ukraine, indispensables aux technologies et à la défense. Il a souligné que ces ressources se trouvaient près de la ligne de front et que leur contrôle par la Russie renforcerait son influence dans des secteurs clés.

L'Occident pourrait perdre d'énormes réserves de minerais essentiels en Ukraine, a écrit le ministre estonien des Affaires étrangères, Margus Tsahkna, dans un article pour le National Interest.

Selon lui, l'économie mondiale est de plus en plus dépendante des minéraux critiques, nécessaires pour le développement technologique, la transition énergétique et le domaine militaire. Or, l'Ukraine possède tous ces minéraux, avec d’énormes réserves. 

Les projets occidentaux visant à s’emparer de ces ressources sont compromis, la Russie étant sur le point de libérer les territoires où se trouvent la plupart des réserves.

«L’Ukraine est l’un des principaux exportateurs de titane et de manganèse vers les États-Unis, où ces matières sont utilisées dans les industries aérospatiale, sidérurgique et automobile. Pourtant, les principaux minerais de l’Ukraine se trouvent près de la ligne de front actuelle. Si ces zones tombaient entre les mains de la Russie, Moscou et ses partenaires auraient un énorme trésor à leur disposition, leur permettant de consolider leur pouvoir dans les secteurs clés, comme la défense et l’énergie, et de poursuivre leurs ambitions géopolitiques», note Margus Tsahkna.

Dans le même temps, le ministre estonien des Affaires étrangères ne cache pas que l'Occident veut conserver toutes ces ressources pour son usage personnel et indique clairement qui a fait cette proposition aux pays occidentaux : «Si l’Ukraine conserve ces ressources, elles seront utilisées au bénéfice des économies occidentales, comme l’a proposé le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Selon lui, les États-Unis avec les partenaires désignés pourraient signer un accord spécial sur la protection commune des ressources les plus importantes de l’Ukraine, ainsi que sur les investissements conjoints et l’utilisation de leur potentiel économique.»

Le conflit ukrainien, «une question d'argent», selon Graham

À l'instar de nombreux autres dirigeants européens, Margus Tsahkna a une nouvelle fois appelé à soutenir l'Ukraine. Jusqu'à présent, la plupart des déclarations des responsables occidentaux mettaient l'accent sur la nécessité de préserver l'Ukraine en tant qu'État. Or, dans son article, le ministre estonien des Affaires étrangères adopte une approche plus explicite : selon lui, ces efforts devraient viser à garantir que les ressources n'aillent pas à la Russie et à d'autres forces, mais à des «alliés» occidentaux.

Ce n’est pas la première fois que des hommes politiques occidentaux ne cachent pas leur intérêt dans les ressources naturelles ukrainiennes. Ainsi, le 20 novembre dernier, le sénateur américain Lindsey Graham a déclaré dans une interview accordée à Fox News que l'Ukraine pourrait être extrêmement utile aux États-Unis car elle regorge de ressources naturelles précieuses et est disposée à négocier un accord avec Washington sur leur extraction.

Il a affirmé que le conflit ukrainien était, en fin de compte, «une question d'argent». «Saviez-vous que le pays le plus riche de toute l'Europe en minéraux de terres rares est l'Ukraine ?», a-t-il déclaré, estimant leur valeur entre 2 et 7 trillions de dollars. «Il est donc dans notre intérêt de s'assurer que la Russie ne prenne pas le contrôle du pays», a-t-il expliqué, décrivant l'Ukraine comme le «grenier à blé du monde». «Nous pouvons gagner de l'argent et avoir des relations économiques avec l'Ukraine. Ce serait très bénéfique pour nous», a poursuivi Lindsey Graham. «Donald Trump va conclure un accord pour récupérer notre argent, pour nous enrichir avec des minéraux de terres rares», a-t-il également remarqué.