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Syrie : les nouvelles autorités déclarent avoir intercepté une cargaison d'armes à destination du Hezbollah

Hayat Tahrir el-Cham (HTC) aurait déjoué une «opération de contrebande» à Tartous visant à fournir des drones iraniens au Hezbollah depuis le territoire syrien. Le parti chiite libanais tente de rapatrier ses armes au Liban.

L’organisation chiite libanaise semble accumuler les revers. Après l'acceptation d’un cessez-le-feu contraignant, à la suite de sa défaite face à l’armée israélienne, le Hezbollah se retrouve désormais indésirable sur le sol syrien depuis la chute de Bachar el-Assad

Dans la nuit du 17 au 18 janvier, les forces de sécurité des nouveaux maîtres de Damas ont annoncé avoir déjoué une «opération de contrebande d'armes» dans la ville côtière de Tartous. Selon plusieurs sites spécialisés, le convoi intercepté transportait des composants de drones à usage unique Shahed-101 et d'autres armes destinées au groupe à la milice chiite libanaise. Toute la cargaison a été confisquée.

Cette opération de Hayat Tahrir el-Sham (HTC) s'inscrit dans un contexte particulier, elle intervient au lendemain des propos d’Ahmed el-Chareh, dirigeant de facto de la Syrie, sur Israël. Le nouvel homme fort de la Syrie est revenu sur les interventions des forces israéliennes dans le Golan occupé et a déclaré le 16 janvier que l’avancée de Tsahal dans la zone tampon «était excusée par la présence des milices iraniennes et du Hezbollah», tout en affirmant que depuis la chute de Bachar el-Assad les groupes paramilitaires iraniens n'étaient plus présents sur le sol syrien.

Le Hezbollah cherche à rapatrier ses armes

En décembre dernier, Ahmed el-Chareh avait à ce propos précisé lors d’une interview exclusive au quotidien britannique The Times qu'il ne permettrait pas que le pays soit utilisé comme rampe de lancement pour des attaques contre Israël ou tout autre État. Une allusion à peine voilée à la stratégie iranienne en Syrie.

Pour sa part, bien qu'Israël ait permis une avancée rapide des troupes djihadistes sur Damas par les nombreux raids sur les forces iraniennes pro-Assad, l'État hébreu reste sur ses gardes à l’égard du groupe islamiste au pouvoir en raison de ses liens avec le Qatar et la Turquie.

Face à ce changement géopolitique depuis le renversement de Bachar el-Assad, le parti chiite essaie de récupérer des armes anciennement stockées en Syrie vers ses propres entrepôts sur le territoire libanais. L’Observatoire syrien des droits de l’homme a d’ailleurs rapporté que des hommes du Hezbollah avaient affronté le 14 janvier l'Administration des opérations militaires syriennes dans la zone limitrophe située entre Ermel et Al-Qusayr. Des combats qui n’auraient pas fait de victime.

L’organisation pro-iranienne était intervenue aux côtés des forces de Bachar el-Assad, dans sa lutte contre les groupes djihadistes. Dès 2013, le Hezbollah avait investi la province syrienne de Qousseir et en avait fait une réelle base arrière pour son arsenal. La puissante milice libanaise disposait d’innombrables assises territoriales.