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Corée du Sud : les partisans de Yoon Seok-yeol prennent d'assaut le tribunal (VIDÉOS)

Le président déchu sud-coréen Yoon Seok-yeol a été formellement arrêté. Il fait l’objet d’une enquête avant un éventuel transfert au parquet. Ses partisans, dénonçant cette décision, ont violemment affronté la police autour du tribunal. Certains d'entre eux ont réussi à pénétrer dans ses locaux, brisant les fenêtres et la porte d'entrée.

Le président destitué de la Corée du Sud Yoon Seok-yeol a été officiellement arrêté ce 19 janvier après qu'un tribunal a émis un mandat d'arrêt pour une période prolongée à la suite de sa tentative ratée d'instaurer la loi martiale le décembre dernier, ce qui constitue la première détention de ce type d'un président sud-coréen en exercice dans l'histoire moderne du pays, selon l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. Après l’annonce de l'émission du mandat, des partisans du président suspendu ont brisé des fenêtres du tribunal et sa porte principale et se sont frayés un chemin à l'intérieur du tribunal. Yonhap a rapporté que certains ont jeté des chaises, des ordures et d'autres objets sur les policiers qui entouraient le tribunal. La police a mobilisé des centaines de personnes pour assurer la sécurité dans les endroits où les partisans de Yoon Seok-yeol ont organisé des rassemblements.

Au total, 86 partisans du président destitué ont été appréhendés pour avoir pris d'assaut le tribunal et risquent de subir de lourdes conséquences judiciaires, selon Yonhap.

Avec l'émission du mandat, les enquêteurs peuvent maintenir Yoon Seok-yeol en détention jusqu'à 20 jours, y compris ceux qu'il a déjà passés dans un centre de détention suite à son arrestation dans sa résidence de Séoul le 15 janvier.

Yoon Seok-yeol va se battre «jusqu’au bout»

Le Bureau d'enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO) prévoit de transférer l’enquête de Yoon Seok-yeol au parquet au bout de dix jours. Celui-ci devrait alors la poursuivre et inculper le président déchu avant l'expiration du délai de 20 jours.

Les responsables du CIO ont déclaré qu'ils mèneraient une enquête «conformément à la loi et aux procédures».

La capacité du CIO à mener des affaires comme celles-ci a été remise en question lorsque sa première tentative d'arrêter Yoon Seok-yeol s'est enlisée en raison de la résistance du service de sécurité présidentiel qui a bloqué l'exécution du mandat d'arrêt au début du janvier.

D’après Yonhap, les avocats de l'ancien président ont déclaré que l'instauration de la loi martiale était un «acte de gouvernance» et ne pouvait faire l'objet d’un jugement du tribunal, étant donné qu'elle avait été mise en œuvre pour surmonter une crise nationale causée par la destitution de membres du gouvernement par l'opposition, l'impasse législative et la réduction unilatérale du budget.

Yoon Seok-yeol a été suspendu de ses fonctions de président suite à l'adoption par le Parlement d'une motion de destitution le 14 décembre, quelques jours après sa tentative ratée d’imposée la loi martiale dans la nuit du 3 au 4 décembre. Il a rejeté les accusations de rébellion et d’abus de pouvoir portées à son encontre et a assuré le 12 décembre qu’il se «battrait jusqu’au bout».