Le puissant parti chiite a-t-il perdu en influence au pays du Cèdre après la nomination du Premier ministre Nawaf Salam ? Lors des consultations parlementaires du 13 janvier, le tandem chiite Amal-Hezbollah n'avait pas voté et soutenait le ministre intérimaire Najib Mikati.
En l'espace de quelques jours, le Hezbollah a donc été contraint d'accepter l'élection du nouveau président Joseph Aoun, alors que son choix initial se portait sur l'homme de Zghorta Sleiman Frangié, et de se résigner à approuver la nomination de Nawaf Salam en tant que Premier ministre.
D'ailleurs, un article de L'Orient-Le Jour a rapporté ce 15 janvier que le jour du choix du chef du gouvernement «les députés du Hezbollah n’ont pas caché leur amertume».
Le Hezbollah en difficulté sur le plan militaire ?
Toujours selon le quotidien libanais, dans les milieux proches du parti chiite, on évoque même un «coup d’État», ainsi qu'une tentative de «marginaliser les représentants légitimes de la communauté chiite». Le Hezbollah accuserait même l'Arabie saoudite d'avoir influencé les consultations parlementaires. Les Forces libanaises, principale opposition au Hezbollah, ont jeté leur dévolu sur Nawaf Salam. De surcroît, L'Orient-Le Jour a évoqué un possible boycott des prochaines consultations parlementaires par les deux partis chiites.
Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 27 novembre dernier, le parti chiite est contraint d'accepter les clauses de l'accord sur le retrait de ses forces au nord du fleuve Litani et de céder une partie de son arsenal.
De plus, la chute du président Bachar el-Assad en Syrie voisine a porté un coup à «l'axe de la résistance» et à sa principale source d'approvisionnement en armes provenant du territoire syrien. D'ailleurs, l'armée israélienne a de nouveau frappé le 12 janvier des postes frontières syro-libanais afin d'éviter le transit des armes avec le Hezbollah.
Le 14 janvier, L'Orient-Le Jour évoquait même les difficultés pour la formation chiite à pallier ce problème et à trouver une alternative dans un avenir à court-terme. L'organisation pro-iranienne est ainsi affaiblie sur le plan politique et militaire.