Plus de 500 000 personnes en Ukraine ont été placées sur la liste des individus recherchés pour s'être soustraits à la mobilisation depuis février 2022, a déclaré le 9 janvier un officier du département des communications de l'armée de Terre ukrainienne, Natalia Kondratova, sur la chaîne YouTube KyivFM. Elle a expliqué que les opérations de recherche étaient menées par la police, et non par les Centres de recrutement territoriaux.
«Ce n'est pas la seule tâche de la police nationale, et il est difficile de trouver autant de personnes avec les moyens dont elle dispose», a-t-elle ajouté. Natalia Kondratova a également rappelé que la police avait le droit d'arrêter les citoyens recherchés et de les remettre aux Centres de recrutement territoriaux. En outre, ils peuvent être privés de leur permis de conduire ou condamnés à une amende par contumace.
Le tiers des militaires ukrainiens de la Brigade Anne de Kiev a déserté
Cette déclaration a été faite dans un contexte de scandales liés aux désertions au sein de la 155e brigade mécanisée Anne de Kiev, préparée et armée par la France. Au total, les pertes de la brigade dues aux désertions sont estimées à environ 1 700 hommes, soit 30% de son effectif d'environ 5 800 hommes, a déclaré le blogueur militaire ukrainien Iouri Boutoussov en décembre 2024.
Le Bureau d'enquête ukrainien a lancé une investigation sur des soupçons de désertion et d'abus d'autorité au sein de la 155e brigade mécanisée Anne de Kiev, formée par la France, au début de l'année 2024.
La mobilisation forcée continue en Ukraine
Depuis février 2022, l'Ukraine a déclaré et prolongé à plusieurs reprises la mobilisation générale. Le 18 mai 2024, une loi sur son renforcement est entrée en vigueur dans le pays, ce qui a permis d'enrôler des centaines de milliers d'Ukrainiens dans l'armée. Les autorités font tout leur possible pour que les hommes en âge de servir ne s'y soustraient pas. Presque tous les jours, les réseaux sociaux diffusent des vidéos de mobilisations forcées, dans lesquelles des agents des centre de recrutement attrapent des hommes dans les rues, les cafés, les salles de sport et d'autres lieux publics et les poussent dans leurs minibus.
Les hommes tentent par tous les moyens d'éviter d'être envoyés au front, en achetant des certificats d'invalidité, en «s'inscrivant» dans des universités, ou en tentant, souvent au péril de leur vie, de franchir illégalement la frontière. Dans le même temps, les forces de l'ordre signalent régulièrement l'arrestation de «guides» qui promettent d'aider à franchir la frontière, ainsi que de fonctionnaires et d'employés de centres de recrutement territoriaux qui fabriquent des documents falsifiés. Selon les médias ukrainiens, le coût de ces «services» peut atteindre plusieurs milliers de dollars.