C'est le jour J au Liban. Alors que le pays a été ravagé par la guerre entre le Hezbollah et l'armée israélienne, les députés libanais se réunissent le 9 janvier pour tenter d'élire un nouveau président de la République. Le pays du Cèdre n'a plus de chef d'État depuis la fin du mandat de Michel Aoun, le 31 octobre 2022.
Tout parle en faveur de Joseph Khalil Aoun, chef des armées considéré comme le candidat providentiel. L'un après l'autre, les représentants des puissances étrangères se sont rendus à Beyrouth pour tenter de convaincre les différents partis d'élire le militaire libanais.
Vers un énième blocage ?
L’envoyé saoudien, Yazid ben Farhane, était de nouveau à Beyrouth dans la matinée du 8 janvier, après un déplacement la semaine dernière. De son côté, l’envoyé français, Jean-Yves Le Drian, a rencontré les différentes forces politiques pour les convaincre de soutenir Joseph Aoun. Le 6 janvier, c'était au tour de l'émissaire américain, Amos Hochstein, de faire le déplacement. Les messages transmis conjointement par les Américains, les Français et les Saoudiens contenaient des pressions ainsi que des incitations à parvenir à un consensus autour du commandant de l’armée.
Selon le pacte national de 1943, seul un Libanais de confession maronite peut prétendre à être chef de l’État. Ainsi, la difficulté d’élire un président réside notamment dans le système confessionnel car les 128 sièges du parlement sont répartis selon un partage communautaire : 64 sièges pour les chrétiens, dont 34 pour les maronites, 14 pour les grecs-orthodoxes, 8 pour les grecs-catholiques, 3 pour les arméniens-orthodoxes, 1 pour les arméniens-catholiques, 1 pour les syriaques-catholiques, 1 pour les chaldéens, et 2 pour les autres chrétiens. 64 sièges pour les musulmans, dont 27 pour les sunnites, 27 pour les chiites, 8 pour les druzes, et 2 pour les alaouites.
Pour être directement élu, le candidat doit réunir au premier tour la majorité qualifiée des deux tiers de l'ensemble des membres du collège, soit 86 voix. A défaut, un second tour est organisé. Le candidat ayant obtenu au moins 65 voix (sur 128 au total) l’emporte.