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Autriche : une bagarre dans un refuge de fortune pour demandeurs d'asile aboutit à 25 arrestations

Treize patrouilles de police ont été nécessaires pour maitriser un groupe de jeunes réfugiés mineurs qui avaient décidés d'en découdre dans un magasin de bricolage reconverti en centre d'accueil. Pour le maire, la situation devient ingérable.

«Ca ne peut plus continuer comme ça, le nombre de réfugiés dans ce camp de fortune doit impérativement être revu à la baisse». C'est en ces termes désespérés que Kurt Wallner, le maire de la ville de Leoben en Autriche, s'est adressé par courrier à sa ministre de l'Intérieur, rapporte le site d'information autrichien The Local

Cette missive fait suite à une bagarre qui a dégénéré jeudi soir entre jeunes réfugiés, venus principalement d'Afghanistan. Le conflit a commencé avec les poings, mais à vite vrillé quand les belligérants ont décidé de recourir à des panneaux de bois et à des pierres plutôt qu'à leurs mains. Trois d'entre eux ont dû être conduits à l'hôpital et plusieurs nez cassés sont à déplorer. 

La promiscuité et l'insalubrité du logement de fortune seraient en cause : selon The Local, il abriterait en effet plus de 300 mineurs livrés à eux-mêmes ainsi que 123 autres personnes, qui composeraient plusieurs dizaines de famille. Un «baril de poudre» selon les mots du maire, qui précise néanmoins qu'il s'agit du premier incident majeur à déplorer.

Les tensions étaient si vives que la police a dû mettre les jeunes rivaux à l'écart et relocaliser les familles en lieu sûr.

Une aubaine pour la droite 

Dès le début, les locaux ont vu d'un mauvais oeil la reconversion de l'ancien magasin de bricolage en centre d'accueil pour réfugiés. Selon The Local, de nombreux habitants auraient confié au maire qu'ils ne se sentaient plus en sécurité dans leur ville. 

La branche locale du parti de droite Freedom Party n'a pas tardé à récupérer l'événement à son avantage en publiant un communiqué dénonçant une «orgie de violence» entre «soi-disant réfugiés», qui prouve «une fois de plus que les centres d'accueil de réfugiés posent une sérieuse menace sécuritaire».