«Il n'y a rien de plus difficile que de protéger une frontière derrière laquelle il n'y a ni autorité politique, administration, ni système», a déclaré Ahmed Davutoglu jeudi lors d'une conférence de presse.
«À l'heure actuelle, environ 98 kilomètres de notre frontière avec la Syrie semblent être sous le contrôle de Daesh».
Le Premier ministre turc a déclaré que la frontière ne pouvait être fermée car la Turquie avait la «responsabilité morale» d'accueillir des réfugiés syriens.
Davotoglu a également affirmé que son pays avait «payé le prix le plus élevé pour les activités terroristes de Daesh», ajoutant que «ne pas avoir de transits et d'activités terroristes sur la frontière avec la Syrie était dans l'intérêt de la Turquie».
Il a insisté sur le fait que la Turquie avait mis en place des contre-mesures. «Au cours des derniers mois, nous avons donné l'ordre de construire des barrières le long de toute la frontière et des obstacles physiques sont en cours de construction.
Le contrôle est maintenu à travers des systèmes de signalisation et nous prenns toutes les mesures nécessaires pour éradiquer Daesh de ces 98 kilomètres de frontière».
La Turquie partage une longue frontière avec la Syrie voisine, dont plusieurs tronçons ont été contrôlés par des groupes terroristes au cours de la guerre civile.
D'après le Wall Street Journal, courant novembre, Washington avait exhorté Ankara à isoler le tronçon de la frontière avec la Syrie actuellement utilisé par Daesh pour le transport de combattants et de fournitures dans la zone de guerre syrienne.
Les responsables du Pentagone ont estimé que la fermeture de la frontière côté turc pourrait nécessiter le déploiement de près de 30 000 soldats pour une mission humanitaire au sens large. La fermeture d'une section en nécessietrait au moins 10 000, selon le Wall Stree Journal.
Mercredi, le ministère de la Défense russe a publié des images satellites prouvant que des livraisons de pétrole illégales étaient acheminées à travers la frontière turco-syrienne via trois axes principaux menant aux ports méditerranéens, à la rafinerie de Pétrole de Batman ainsi qu'à une importante base de transfert à Cizre.
La Russie a affirmé que ces livraisons de pétrole bénéficiaient très largement à la famille du président Erdogan et procuraient un important soutien financier à l'Etat islamique.