Dans une série de déclarations publiées entre le samedi 23 et le dimanche 24 décembre sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a affirmé que posséder des territoires stratégiques comme le Groenland ou le canal de Panama était «une nécessité absolue» pour «garantir la sécurité nationale américaine». Ces propos rappellent les ambitions expansionnistes déjà affichées lors de son premier mandat.
Groenland : une ambition récurrente
Trump a déclaré que les États-Unis devraient acquérir le Groenland, un territoire autonome du Danemark, pour ses ressources stratégiques et son positionnement géopolitique. Il a qualifié l'île de «cruciale» pour les intérêts américains. Le Premier ministre groenlandais, Múte Egede, a immédiatement rejeté cette idée: «Le Groenland n'est pas à vendre», a-t-il affirmé.
Le Danemark a répondu en augmentant significativement ses dépenses militaires pour renforcer sa présence dans l’Arctique, faisant notamment l’acquisition de drones et de navires de patrouille, rapporte la BBC. Le ministre danois de la Défense a toutefois souligné que ces mesures avaient été planifiées avant les dernières déclarations de Trump.
Le canal de Panama sous pression
Le président élu a également menacé de reprendre le contrôle du canal de Panama, cédé à ce pays d'Amérique centrale en 1999. Il a critiqué les «frais exorbitants» imposés aux navires américains et exigé une réduction immédiate des droits de passage. Trump a publié une image provocante sur Truth Social, montrant un drapeau américain flottant au-dessus de la voie navigable, accompagnée de la légende: «Bienvenue au canal des États-Unis».
Le président panaméen José Raúl Mulino, interrogé à ce sujet par CNN en Espagnol ce 24 décembre, a répondu fermement : «Chaque mètre carré du canal de Panama appartient au Panama et continuera à lui appartenir». Mulino a également rappelé que le canal est une source majeure de revenus pour son pays.
Canada : une provocation stratégique
En évoquant «l’excellente idée», selon lui, d’intégrer le Canada comme 51e État américain, Donald Trump a provoqué des réactions mitigées parmi la classe politique canadienne.
Le Premier ministre Justin Trudeau n’a pas encore réagi, mais des figures politiques telles que le chef conservateur Pierre Poilievre ont fermement rejeté cette proposition et dénoncé les propos du président américain. Selon CNN, cette provocation fait partie de la stratégie de négociation habituelle de Trump : demander l’impossible pour obtenir des concessions dans d’autres domaines. En l’occurrence, il s'agit probablement des différends sur les droits de douane et la sécurité frontalière.
Courses de Noël sur Amazon
Eric Trump, le fils de Donald Trump, a également alimenté la controverse en publiant un «mème» humoristique sur X le 23 décembre. Ce mème montrait un «panier d’achat Amazon» contenant le Canada, le Groenland et le canal de Panama, avec une option «livraison gratuite». Il a accompagné cette image d’un commentaire : «Nous sommes de retour !» Cette publication est perçue comme un clin d’œil ironique aux ambitions territoriales de son père, soulignant en même temps le sérieux de ces intentions.
Les ambitions de Donald Trump rappellent d’autres périodes expansionnistes de l’histoire américaine, telles que l’achat de la Louisiane en 1803 et celui de l’Alaska à la Russie en 1867. Selon le New York Post, certains de ses conseillers comparent ces projets à ces grandes acquisitions territoriales, soulignant que Trump «admire les dirigeants ayant agrandi le territoire américain».
Cependant, comme alors, ces propositions provoquent des tensions diplomatiques, notamment avec des alliés historiques comme le Danemark et le Canada.