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Transit du gaz russe et adhésion à l'OTAN : Fico affirme que Zelensky a tenté de le soudoyer

Le Premier ministre slovaque a déclaré le 19 décembre à la presse que, lors d'un échange houleux sur le transit de gaz à travers l'Ukraine, Volodymyr Zelensky lui avait proposé 500 millions d'euros de dédommagement issus des avoirs russes gelés si Bratislava acceptait de voter en faveur de l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN.

Le ton monte entre Bratislava et Kiev, Volodymyr Zelensky et son ministre de l'Énergie ayant déclaré que l'accord de transit du gaz russe à travers le territoire ukrainien ne serait pas renouvelé. Inacceptable pour le chef du gouvernement slovaque Robert Fico, dont l'État demeure dépendant des approvisionnements énergétiques russes.

«Si Zelensky ne libère pas notre gaz, cela pourrait devenir un grave conflit», a-t-il averti, le 20 décembre, sur son compte Facebook. La veille, lors d'une conférence de presse à Bruxelles, le Premier ministre slovaque avait fait une déclaration explosive concernant ces échanges avec Volodymyr Zelensky lors d'un Conseil européen à huit clos.

Ce dernier «m'a demandé si je voterais en faveur de l'adhésion [de l'Ukraine] à l'OTAN s'il me donnait 500 millions d'euros d'actifs russes», a ainsi affirmé Robert Fico, qui venait de signaler au dirigeant ukrainien que la Slovaquie pourrait perdre 500 millions d'euros de frais de transit par an. «Je lui ai naturellement répondu : jamais», a ajouté le Premier ministre slovaque.

«Encore une honte pour le monde entier !»

L'échange a notamment été rapporté par le site Politico.eu, qui assure avoir contacté l'attaché de presse de Volodymyr Zelensky afin d'avoir confirmation d'une telle «offre». «Mais nous n'avons pas eu de réponse au moment de la publication», est-il encore précisé.

«Encore une honte pour le monde entier !», a réagi sur Telegram le député ukrainien Artem Dmitruk, fustigeant une tentative de soudoiement. «Je suis plus que sûr que nous ne parlions pas d’argent provenant des «actifs russes», mais simplement d’argent que Ze aurait pu emporter dans une valise», a-t-il lancé.

Le contrat de transit entre Gazprom et Naftogaz Ukrainy expire le 31 décembre et les autorités de Kiev ont déclaré à plusieurs reprises qu'elles ne le renouvelleraient pas.

Lors de sa traditionnelle conférence de presse de fin d'année le 19 décembre, Vladimir Poutine a déclaré qu'il n'y aurait certainement pas de nouveau contrat pour le transit du gaz russe par l'Ukraine, mais que Gazprom y «survivrait». Il a notamment rappelé que c'était la partie ukrainienne qui refusait la prorogation de ce contrat, «bien qu'elle ait reçu entre 700 et 800 millions de dollars par an» grâce à celui-ci.