Si l'assassinat du général russe Igor Kirillov à Moscou le 18 décembre ne constituerait pas un «revers» à des pourparlers de paix en Ukraine, selon l'ancien lieutenant-général Keith Kellogg, désigné par Donald Trump pour être son envoyé spécial pour l'Ukraine et la Russie, celui-ci a toutefois estimé que cet attentat ukrainien n'était «pas du tout une bonne idée».
«Il y a des règles de la guerre et certaines choses qu’on ne fait pas : on ne tue pas de soldats blessés sur le champ de bataille, on n’est pas censé tuer des non-combattants» a-t-il déclaré le 18 décembre sur Fox News, avant de poursuivre:
«Lorsque on tue des officiers d'état-major, des officiers généraux – amiraux ou généraux – dans leur ville natale, c'est un peu comme si vous l'étendiez [la guerre] et je ne pense pas qu'il soit vraiment intelligent de le faire. Ce n'est pas dans les règles de la guerre», a-t-il poursuivi.
La veille, Bloomberg rapportait que Keith Kellogg se rendrait à Kiev avant l'investiture de Donald Trump prévue le 20 janvier. L’envoyé spécial de Trump serait également prêt à se rendre à Moscou «s’il était invité» a relaté l'agence de presse.
Le général Igor Kirillov et son assistant Ilia Polikarpov ont été tués dans la matinée du 17 décembre par l'explosion d'un engin explosif fixé à une trottinette électrique garée à l'entrée d'un immeuble résidentiel. Kirillov était à la tête des troupes de protection NBC des forces armées russes.
Un suspect interpellé
Après l’attentat, l'agence de presse Reuters, suivie par la BBC et le New York Times ont affirmé que les services de sécurité ukrainiens étaient responsables de l'assassinat, en citant un responsable des services de sécurité ukrainiens (SBU) resté anonyme.
Le 18 décembre, le Service fédéral russe de sécurité (FSB) a annoncé avoir arrêté le poseur de bombe présumé. Le suspect, un citoyen ouzbek de 29 ans, a affirmé avoir été recruté par les services spéciaux ukrainiens qui lui ont promis 100 000 dollars et un passeport européen pour le meurtre du général Kirillov. Le comité d'enquête russe a qualifié d'acte terroriste le meurtre des deux militaires.
Le vice-président du Conseil de sécurité Dmitri Medvedev, le 18 décembre, commentant une publication du New York Times, où l’attentat commis contre Igor Kirillov était décrit comme un «acte de défense légitime», a déclaré que les responsables des pays de l'OTAN qui avaient pris des décisions en faveur du soutien militaire à Kiev – ainsi que les «chacals du Times» – pourraient donc aussi être considérés comme des «cibles militaires légitimes».
«C’est la meilleure preuve que les Occidentaux divisent de plus en plus souvent les terroristes en deux catégories : les leurs, autorisés à faire n’importe quoi sous leur protection, et les autres, abstraits et inconnus», avait pour sa part déclaré, le même jour, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov.