Dix jours après la chute de Bachar el-Assad, l'hostilité envers la communauté chrétienne syrienne refait surface. Le 18 décembre, dans la province de Hama dans le nord du pays, à quelques encablures d'Idleb, l'archidiocèse grec-orthodoxe de Hama a été attaqué et plusieurs tombes vandalisées.
Les images ont fait le tour de la toile syrienne et arabe. Des impacts de balle sur la cathédrale grecque orthodoxe de Hama ainsi que la destruction de plusieurs sépultures ont été recensés. Sur l'un des clichés, on peut voir la décapitation d'une statue de la Vierge Marie, la tête gisant sur le sol, des croix ainsi que des sépultures ont été endommagés.
Les assaillants ont «violé le caractère sacré des morts et vandalisé les cimetières des familles chrétiennes» a déclaré une source de l'archidiocèse, citée par Sky News Arabia, dont le correspondant a fait état de cette attaque menée par des «hommes armés».
Le cimetière de Mhardeh, petite bourgade chrétienne, a également été pris pour cible. Cette localité avait notamment rejoint la Défense nationale, avec près de 200 combattants, pour défendre la ville contre les incursions djihadistes. Ces actes de vandalisme ont été largement répandus sur les réseaux syriens avec le hashtag «save christians».
L'association SOS Chrétiens d'Orient a également réagi à cette information sur son compte X, déclarant que «le 18 décembre, un individu aurait ouvert le feu sur la cathédrale grecque orthodoxe de Hama. Par ailleurs, dans l’église Saint-Georges, un autre aurait tenté de briser les croix en fer et d’accrocher une banderole portant l’inscription de la Chahada, la profession de foi musulmane : «Il n’y a de Dieu que Dieu», tout en affirmant que les actes anti-chrétiens se multiplient en Syrie depuis la chute de Bachar el-Assad.
Dans une interview accordée au quotidien italien Corriere della Sera, et publiée le 11 décembre, Mohammad el-Bachir, le nouveau Premier ministre syrien, avait déclaré : «c'est précisément parce que nous sommes islamiques que nous garantirons les droits de tous les peuples et de toutes les communautés en Syrie», assurant que l'Islam est «la religion de la Justice».
Les chancelleries occidentales, du G7, ont appelé les nouveaux dirigeants de Damas a former un gouvernement «crédible, inclusif et non sectaire», respectant les minorités religieuses, le tout alors que les appels se multiplient afin de lever les sanctions économiques sur la Syrie.