Le 17 décembre 2024, Donald Trump a ravivé les tensions avec le Canada en publiant sur son propre réseau social Truth Social une déclaration polémique. «De nombreux Canadiens souhaitent que le Canada devienne le 51e État. Ils économiseraient massivement sur les impôts et la protection militaire. Je pense que c’est une excellente idée. 51e État !», a-t-il écrit.
Trump a également ironisé en demandant pourquoi les États-Unis subventionneraient leur voisin du Nord à hauteur de 100 millions de dollars par an, un chiffre pourtant sans fondement clair selon les analystes. Ces commentaires s’ajoutent à une série de publications de ces dernières semaines dans lesquelles il qualifiait Justin Trudeau de «gouverneur du Grand État du Canada», soulignant une relation qu’il décrit comme déséquilibrée.
Crise de voisinage
Ces remarques interviennent alors que le Canada traverse une période de turbulence politique. La démission de Chrystia Freeland, vice-Première ministre et ministre des Finances, a fragilisé le gouvernement de Trudeau. Dans une lettre cinglante, Freeland a dénoncé un climat politique qu’elle qualifie de «toxique», citant notamment les pressions liées aux menaces de Trump d’imposer des droits de douane sur les produits canadiens.
Trump n’a pas tardé à commenter cette démission, en affirmant qu’elle ne manquerait à personne. Cette attaque s’inscrit dans un échange tendu où il accuse le Canada d’inaction sur des dossiers sensibles tels que la sécurité des frontières et la lutte contre les cartels de la drogue.
Une stratégie commerciale musclée à l’origine des tensions
Donald Trump a annoncé récemment son intention d’imposer des tarifs douaniers de 25% sur les produits canadiens, invoquant la nécessité de freiner le trafic de fentanyl et de renforcer la sécurité. Il a déclaré après un entretien avec Justin Trudeau début décembre : «Les États-Unis ne resteront pas les bras croisés alors que nos citoyens sont victimes du fléau de cette épidémie de drogue. Trop de morts et de difficultés !»
Ces menaces tarifaires, combinées à sa rhétorique provocante, mettent en lumière une approche de négociation agressive visant à exercer une pression maximale sur ses partenaires commerciaux.
Ce n’est pas la première fois que Trump se livre à des railleries envers le Canada. En 2018, il avait qualifié le pays de «profiteur» des accords commerciaux, affirmant que le Canada tirait «près de 100 milliards de dollars par an» des États-Unis, une exagération contestée par les économistes.
Justin Trudeau, de son côté, a tenté de minimiser l’escalade verbale. «Comme dans la plupart des familles, il arrive que nous nous disputions pendant les vacances», a-t-il déclaré ce 17 décembre lors d’un rassemblement à Ottawa, essayant de maintenir une apparence calme face à des critiques croissantes au sein de son propre parti.