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Le Hezbollah attend de connaître la position des nouveaux maîtres de Damas à l'égard d'Israël

Pour la première fois depuis le renversement de Bachar el-Assad, le chef du Hezbollah a évoqué la situation en Syrie, insistant sur le fait que la relation du mouvement chiite avec les nouveaux maîtres de la Syrie dépendra de leur positionnement par rapport à l'État hébreu.

Le secrétaire général du Hezbollah Naïm Qassem est revenu longuement sur les récents évènements en Syrie, évoquant aussi son positionnement à l'égard des nouveaux maîtres de Damas. 

Dans une allocution prononcée dans la soirée du 14 décembre, le successeur de Hassan Nasrallah a exprimé l'espoir que le nouveau régime de Damas ne «normalisera pas» ses relations avec Israël. «Nous avons soutenu la Syrie car elle a contribué à renforcer les capacités de la résistance à travers son territoire vers le Liban et la Palestine. Aujourd'hui, le régime est tombé. Nous ne pourrons juger les nouvelles forces que quand elles prendront des positions claires et que la situation se normalisera en Syrie», a-t-il expliqué, indiquant que la position du parti chiite évoluera en fonction de la politique des djihadistes au pouvoir.

Un Hezbollah «patient» face aux violations israéliennes

Naïm Qassem a en outre admis que «le Hezbollah a perdu la voie d'approvisionnement militaire via la Syrie, estimant néanmoins qu'il s'agit d'un petit détail qui peut changer avec le temps». «Cette voie peut être restaurée avec le nouveau régime, tout comme nous pouvons trouver de nouveaux moyens», a-t-il espéré en indiquant que ce qui se passe en Syrie ne touchera pas le Liban.

Au sujet du pays du Cèdre, le programme du Hezbollah pour la prochaine phase au Liban est «la mise en œuvre de l'accord au sud du fleuve Litani, la reconstruction, l'élection d'un chef de l’État le 9 janvier et le dialogue positif sur les points qui posent problème», a affirmé Naïm Qassem. Il a ainsi souligné la nécessité d'«unifier la position du Liban face à l'occupation israélienne du pays, de discuter des moyens de renforcer l'armée et de la stratégie de défense au Liban».

«L'ennemi s'est rendu compte que l'horizon était bouché dans la lutte contre la résistance et s'est donc tourné vers un accord (de cessez-le-feu) pour mettre fin à son agression», a encore estimé Naïm Qassem. Selon lui, cet accord «vise à cesser l'agression, pas la résistance, et se limite au sud du Litani». Il a aussi affirmé que le Hezbollah est resté «patient face à des centaines de violations israéliennes afin de ne pas être un obstacle à l'accord et de mettre les personnes concernées face à leurs responsabilités». Une référence aux nombreuses violations par l'armée israélienne de la trêve avec le Hezbollah. Les attaques de Tsahal ont fait plus de 30 morts au Liban depuis l'officialisation du cessez-le-feu.