Face au coup d'État en Syrie, les réactions internationales se polarisent nettement. D'un côté, des pays tels que la Russie expriment leur sympathie envers la nation syrienne et appellent à une cessation immédiate de la violence, cherchant à promouvoir une résolution pacifique. «Nous suivons avec une extrême préoccupation les événements dramatiques qui se déroulent actuellement en Syrie», affirme le communiqué du ministère russe des Affaires étrangères. «Nous appelons vivement toutes les parties concernées à renoncer au recours à la violence et à régler toutes les questions de gouvernance par voie politique», ajoute-t-il. De l'autre, certains États occidentaux manifestent ouvertement leur satisfaction à l'idée de voir s'achever la présidence de Bachar al-Assad, interprétant cet événement comme un tournant positif pour l'avenir du pays.
«La fin du pouvoir d’Assad en Syrie est une bonne nouvelle. À présent, il faut rétablir rapidement la loi et l’ordre en Syrie», a ainsi commenté le chancelier allemand Olaf Scholz, semblant évoquer l'urgence de rétablir l'ordre légal dans le pays, tout en se réjouissant, paradoxalement, de l'absence d'un gouvernement légitime. Une contradiction révélant une dualité troublante dans son approche.
De son côté, Kaja Kallas, investie à la tête de la diplomatie européenne le 1er décembre, a également exprimé sa satisfaction face à la fin de la présidence de Bachar al-Assad, la qualifiant d'«événement positif et longtemps attendu».
Emmanuel Macron, président français, a pour sa part réagi à cette nouvelle sur X. «L’État de barbarie est tombé. Enfin», s'est-il exclamé, reflétant clairement son attitude à l'égard du gouvernement sortant. De plus, la France a été le premier pays occidental à féliciter l'opposition armée pour sa prise de pouvoir. «En ce jour historique pour la Syrie et le peuple syrien, la France salue la chute du régime de Bachar al-Assad le 8 décembre 2024», est-il ainsi proclamé sur le site web du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères.
Le 27 novembre, des formations du groupe terroriste Hayat Tahrir-al-Sham et leurs alliés ont lancé une vaste offensive contre les positions des forces gouvernementales. Dans la soirée du 7 décembre, les adversaires du président syrien ont pris plusieurs grandes villes, notamment Alep, Hama, Deir ez-Zor, Deraa et Homs. Le 8 décembre, les rebelles syriens sont entrés à Damas. Les unités de l'armée ont ensuite quitté la ville. Le chef du gouvernement, Mohammad Ghazi al-Jalali, a exprimé sa volonté de transférer le pouvoir dans la République par des moyens pacifiques et d’organiser des élections libres dans le pays.