Face à l'avancée fulgurante des troupes djihadistes dans le nord de la Syrie, des centaines de milliers de Syriens prennent une nouvelle fois la route de l'exil, laissant derrière eux leurs habitations.
Au moins 370 000 personnes, «pour la plupart des femmes et des enfants», ont été déplacées par les combats en Syrie depuis le 27 novembre et l'avancée fulgurante des groupes islamistes en Syrie, a annoncé le 6 décembre le porte-parole du secrétaire général de l'ONU Stéphane Dujarric.
«Depuis l'escalade des hostilités, au moins 370 000 hommes, femmes et enfants, garçons et filles, ont été déplacés, dont 100 000 qui ont quitté leur domicile plus d'une fois», a-t-il fait savoir. Le précédent chiffre de l'ONU faisait état de 280 000 déplacés.
Vers une crise humanitaire sans précédent
À Homs, les habitants sont également sur le départ à l'approche des troupes de Hayat Tahrir el-Cham (HTS), de peur de subir des persécutions et exactions de la part des groupes terroristes.
Jusqu'à 1,5 million de personnes pourraient être contraintes de fuir la recrudescence des combats en Syrie, a déclaré le 6 décembre un haut responsable de l'ONU, alors que les rebelles poursuivent leur offensive éclair contre les forces gouvernementales.
«Si la situation continue d'évoluer [au même] rythme, nous nous attendons à ce qu'au total, environ 1,5 million de personnes soient déplacées et auront besoin de notre soutien», a ajouté Samer Abdel Jaber, directeur de la coordination des urgences, de l'analyse stratégique et de la diplomatie humanitaire du Programme alimentaire mondial.
Les agences d’aide humanitaire affirment qu’elles n’ont pu réunir que moins d’un tiers des 4 milliards de dollars dont elles avaient besoin pour mener à bien leurs programmes en 2024, avant le début des nouveaux combats. Plus tôt ce mois-ci, le bureau humanitaire de l’ONU a déclaré avoir dû réduire les rations alimentaires en Syrie jusqu’à 80% en raison d’un manque de fonds.
«La situation en Syrie n'était pas facile avant cette escalade, nous sommes donc confrontés à une crise qui s'ajoute à une autre. C'est pourquoi nous insistons vraiment sur le besoin urgent de financement», a déclaré Samer Abdel Jaber.