Après 25 ans de pourparlers, les négociations entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur pour un accord de libre-échange ont finalement été finalisées ce 6 décembre, a fait savoir Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne lors du sommet du Mercosur à Montevideo, en Uruguay.
«Nous avons conclu les négociations pour l’accord UE-Mercosur. C’est le début d’une nouvelle histoire. Je me réjouis maintenant d’en discuter avec les pays européens», a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse.
Pour la présidente de la Commission européenne, ce traité «n’est pas seulement une opportunité économique, mais une nécessité politique», rappelant que l'accord en question envoie «un message clair et fort au monde entier». Cet accord, selon ses dires, permettrait aux entreprises européennes «d’économiser 4 milliards d’euros de droits de d'exportation par an».
Ce traité portant sur les échanges commerciaux entre les 27 pays membres de l’Union Européenne et cinq États sud-américains : l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et la Bolivie doit encore être soumis aux discussions et aux validations des États membres européen, un processus qui s’annonce complexe et potentiellement conflictuel.
Von der Leyen finalement pas présente à Notre-Dame
«L’accord n’est ni signé, ni ratifié. Ce n’est donc pas la fin de l’histoire. Il n’y a aucune entrée en vigueur de l’accord avec le Mercosur» a réagi l'Élysée dans la foulée de cette annonce de la présidente de la Commission européenne.
«Le projet d’accord entre l’UE et le Mercosur est inacceptable en l’état. Le président Emmanuel Macron l’a redit aujourd’hui à la présidente de la Commission européenne» avait déclaré la veille sur sa page X le Château, alors qu'Ursula von der Leyen posait le pied en Uruguay.
Le secteur agricole tricolore est mobilisé contre ce texte. Le 5 décembre, le syndicat Jeunes Agriculteurs, antichambre du premier syndicat agricole français, la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA), avait interpellé Ursula von der Leyen, menaçant de se mobiliser en cas de passage en force et dénonçant un accord «déséquilibré» qui mettrait en péril la viabilité économique des exploitations françaises.
La Pologne avait également rejoint la France dans sa contestation de l’accord à la fin du mois de novembre et l’Italie a suivi ce 5 décembre. Dans la foulée de la signature de l'accord, la Commission européenne a fait savoir qu'Ursula von der Leyen ne se rendrait finalement pas à la cérémonie d'ouverture de Notre-Dame de Paris, évoquant une «mauvaise communication interne».