L'intégration de l'Ukraine ne figure pas à l'agenda des discussion des ministres des Affaires étrangères des pays de l'OTAN à Bruxelles, a déclaré ce 3 décembre le secrétaire général de l'Alliance lors d'une conférence de presse.
«Je pense que nous devons nous concentrer, et nous allons nous concentrer au cours des deux prochains jours, sur ce qui est nécessaire maintenant. Et ce qui est nécessaire maintenant, c'est de veiller à ce que l'aide militaire parvienne à l'Ukraine» a déclaré Mark Rutte, interrogé d'emblée par une journaliste au sujet des demandes ukrainiennes a être invitée a rejoindre le bloc militaire piloté par Washington.
Des fournitures dépeintes comme «cruciale», afin de permettre aux autorités de Kiev «si elles décident de discuter avec les Russes un jour», a affirmé Rutte, de le faire «en position de force». L'ex-Premier ministre néerlandais, fervent soutien de Kiev, a néanmoins réaffirmé que, selon les alliés, «le futur de l'Ukraine est dans l'OTAN» et que cela se «produit étape par étape».
Garantie de l'OTAN contre cessez-le-feu
Volodymyr Zelensky réclame avec insistance que Kiev soit formellement convié à rejoindre l'OTAN. Une réclamation qu'il a réitérée le 1er décembre, à l'occasion de la visite à Kiev de membres de la nouvelle Commission européenne, affirmant que cette adhésion était «nécessaire à la survie» de l'Ukraine.
Quelques jours plus tôt, le 29 novembre, Zelensky avait même déclaré dans une interview à Sky News qu'il était prêt à renoncer aux territoires sous le contrôle des forces armées russes en échange d'un soutien accru de l'OTAN. Une première pour un homme qui, depuis plus de deux ans, rejette l'idée même de discuter d'un cessez-le-feu avec la Russie ou de lui faire des «concessions».
«Si nous voulons mettre fin à la phase chaude de la guerre, nous devons placer sous le parapluie de l'OTAN le territoire de l'Ukraine que nous contrôlons» avait-il déclaré, ajoutant que «l'Ukraine pourra récupérer l’autre partie de son territoire par des voies diplomatiques».
Pour sa part, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a répété ce 3 décembre que Moscou considérait l'adhésion potentielle de l'Ukraine à l'OTAN comme une menace. «Cela est en contradiction totale avec notre thèse sur l'indivisibilité de la sécurité», a déclaré Peskov, en soulignant que la sécurité d'un pays ne pouvait être assurée au détriment de la sécurité d'un autre.