Nouveau coup de pression de l'Occident sur la Géorgie : Washington a annoncé la suspension de son partenariat stratégique avec ce pays, condamnant la récente décision du parti au pouvoir Rêve géorgien de geler les discussions d'adhésion à l'UE jusqu'en 2028.
Le porte-parole du département d'État américain, Matthew Miller, a critiqué sur X le parti au pouvoir pour cette démarche. «La décision de Rêve géorgien de suspendre l'adhésion à l'UE est une trahison de la constitution géorgienne», a-t-il commenté. Avant d'ajouter : «Nous condamnons l'usage excessif de la force contre les Géorgiens qui exercent leur liberté de manifester et avons suspendu notre partenariat stratégique avec la Géorgie.»
L'annonce du gouvernement géorgien est survenue le 28 novembre lorsque le Premier ministre Irakli Kobakhidze a déclaré que les discussions sur l'adhésion à l'UE ne seraient pas prioritaires au moins jusqu'en 2028. Bien que la Géorgie aspire à devenir membre, cela devrait se faire dans des conditions équitables, a-t-il ajouté, accusant l'UE d'utiliser les discussions pour «faire chanter» son pays et s'immiscer dans ses affaires.
Violents affrontements à Tbilissi
Dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre, la tension est montée d'un cran à l'extérieur du bâtiment du Parlement géorgien à Tbilissi. Suite à des échauffourées avec la police, le ministère de l'Intérieur a pris la décision de disperser les manifestants, lesquels continuaient, comme les jours précédents, à lancer des pétards et d'autres objets sur les forces de l'ordre. Dans l'une des vidéos, on peut voir des manifestants utilisant une sorte de mitrailleuse improvisée qui lance violemment des pétards en direction des policiers.
L'intervention des policiers ne s'est pas accompagnée d'arrestations, contrairement aux deux jours précédents. Néanmoins, les forces de l'ordre ont dû recourir à l'utilisation de canons à eau et de gaz lacrymogènes pour repousser les manifestants.
Dans la nuit, la police a réussi à boucler l'avenue Rustaveli, dans le centre de Tbilissi, après avoir repoussé les manifestants de la zone adjacente au Parlement vers minuit. Le matin de ce 1er décembre, une colonne de forces spéciales a commencé à avancer, repoussant les manifestants sur toute l'avenue Rustaveli.
Les manifestants soutenus par la présidente pro-occidentale
Les manifestations sont soutenues par une coalition de partis d'opposition, ainsi que par la présidente pro-occidentale, Salomé Zourabichvili. Selon elle, les élections parlementaires d'octobre ont été truquées en faveur du parti Rêve géorgien.
La présidente a déclaré qu'en raison de la situation actuelle, elle ne céderait pas le pouvoir à l'expiration de son mandat dans les semaines à venir, se qualifiant de «seule entité légitime indépendante restante dans ce pays».
Les actions de protestation se déroulent en Géorgie depuis le 28 novembre, après que le Premier ministre Irakli Kobakhidze a annoncé la décision de suspendre jusqu'en 2028 le début des négociations sur l'adhésion du pays à l'UE. Cette mesure a été adoptée suite au refus du Parlement européen de reconnaître les résultats des élections parlementaires dans le pays, qui ont eu lieu le 26 octobre. «Nous sommes une nation fière, qui se respecte, avec une longue histoire, donc pour nous, il est catégoriquement inacceptable de considérer l'intégration dans l'UE comme une faveur que l'UE devrait nous accorder», a-t-il déclaré.