Près de 14 mois après le début des hostilités le 8 octobre 2023 et surtout plus de deux mois après le lancement de la campagne israélienne de bombardements sans précédent sur le Liban, la guerre a fait près de 4000 morts. Le bilan est provisoire, compte tenu des nombreux blessés et des disparus.
Le 28 novembre, le ministère libanais de la Santé a fait état d'un bilan provisoire de 3 961 tués et 16 520 blessés, dont 78 tués et 266 blessés pour la seule journée du 26 novembre, à la veille du cessez-le-feu entre le Hezbollah et l'armée israélienne. Le bilan continue de s’alourdir, précise le ministère dans son document, du fait que de nouvelles victimes continuent à être retrouvées dans les décombres depuis le début du cessez-le-feu.
Outre les nombreux morts et les innombrables blessés, le Liban a subi d'importants dégâts. Dans le sud du pays où l'aviation israélienne a pilonné sans relâche les localités limitrophes, près de 40% des bâtiments ont été détruits ou endommagés.
Le Hezbollah va payer la note ?
Alors que le pays du Cèdre s'enfonce encore un peu plus dans une crise multidimensionnelle en raison du vide politique et de la faillite économique, le coût de la reconstruction risque d'accentuer l'impasse dans laquelle se trouve le Liban.
La facture ne cesse de s’alourdir. Pour la Banque mondiale, la note a déjà atteint près de 8,5 milliards de dollars à la fin octobre 2023: les dégâts matériels dans les zones particulièrement sinistrées par les bombardements israéliens comme le Liban-Sud, la plaine de la Békaa ou encore la banlieue sud de Beyrouth pesant environ 60 % du total, le reste étant dû aux pertes économiques subies dans le commerce, l’agriculture, le tourisme et les autres secteurs.
D’autres estimations, fournies par le gouvernement libanais, des experts ou des cabinets d’études privés oscillent entre 10 et 13 milliards de dollars, incluant ou non les dommages survenus en novembre.
A leur retour chez eux, après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 27 novembre, les habitants de la ville septentrionale de Tyr découvrent médusés une localité sans électricité ni eau.
Dans ce contexte, le Hezbollah a toujours fait part de son intention de prendre en charge la reconstruction des zones ravagées par le conflit. Si l’État libanais s’avère effectivement incapable de financer la reconstruction et si la communauté internationale maintient ses exigences strictes – notamment sur le désarmement du Hezbollah, même à moyen terme, et sur son rôle sécuritaire –, la responsabilité de la reconstruction pourrait alors incomber au parti-milice et à son parrain iranien.