Les agriculteurs polonais de l’organisation «Village trompé» (Oszukana Wieś) de la région de Podkarpackie, région frontalière avec l’Ukraine, ont entamé un blocus continu du poste-frontière entre les deux pays. Les agriculteurs ont bloqué la route nationale numéro 28. Ils n'autorisent pas l'entrée en Pologne des camions venant d'Ukraine, ne laissant passer que ceux partant de Pleur pays, mais à un rythme d'un par heure. Le blocus ne concerne pas les voitures particulières, les bus, les transports humanitaires ou militaires. Selon TVP Info, chaîne de télévision polonaise, 30 personnes participent à ce mouvement de protestation.
Toujours d’après TVP Info, les agriculteurs polonais bloquent le passage frontalier pour deux raisons. Premièrement, leur revendication visant à maintenir le niveau de la taxe agricole de 2023 en 2024 n'a pas été satisfaite. La deuxième raison concerne un accord commercial entre l'Union européenne et les pays du Mercosur en Amérique du Sud. Mercosur est une union économique et politique entre plusieurs pays d'Amérique du Sud visant à promouvoir le libre-échange et la circulation fluide des biens, des personnes et des capitaux entre les pays membres (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay, Bolivie). Les agriculteurs ne veulent pas que cet accord commercial soit conclu car ils pensent qu'il aura un impact direct sur leur vie et sur l'économie polonaise dans son ensemble.
Contre l'accord entre l'UE et le Mercosur
«Notre principal point de discorde est l'afflux de nourriture qui doit venir en Pologne depuis l'Amérique du Sud, c'est ce qu'on appelle l'accord Mercosur, qui doit être signé par l'Union européenne», précise Karina Strzelec, de l'organisation «Village Trompé», dans des propos rapportés par la chaîne de télévision polonaise TVN 24.
Ce n'est pas la première fois que les agriculteurs bloquent l’entrée en Pologne des camions venant d'Ukraine. Au printemps 2023, ils avaient commencé à manifester, exigeant la limitation ou l'interdiction totale des importations de produits agricoles ukrainiens pour soutenir l'élevage national. Ces manifestations, qui s'étaient étalées sur plusieurs mois, ont repris en février dernier avec des blocages de routes autour des grandes villes et aux passages frontaliers avec l'Ukraine.