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Conflit en Ukraine : Joe Biden approuve la livraison de mines antipersonnel

Le Washington Post a rapporté le 20 novembre que Joe Biden avait approuvé la livraison de mines antipersonnel à l'Ukraine. Celui-ci s'était jusqu'à présent opposé à la livraison de telles armes à Kiev en raison, rapporte le quotidien, du risque «inacceptablement élevé» pour les civils.

Le président américain Joe Biden a approuvé la livraison de mines antipersonnel à l'Ukraine, a rapporté ce 20 novembre le Washington Post en citant deux responsables américains anonymes. Une décision qui «fait suite» au feu vert de Joe Biden à l'utilisation de missiles à longue portée pour frapper dans la profondeur du territoire russe.

Le quotidien américain note que Biden s'était auparavant montré «réticent» à fournir de telles armes à l'Ukraine en raison «d'inquiétudes au sein de sa propre administration et d’un large éventail de militants anti-mines qui affirment que le risque pour les civils est inacceptablement élevé».

Le Post explique ce revirement par les «progrès de la Russie sur le champ de bataille ces derniers mois» couplés à la victoire aux présidentielles de Donald Trump «qui a promis d’orienter le conflit vers une conclusion rapide». Selon l'un des deux responsables cités, le recours à ces mines serait limité au territoire de l'Ukraine, essentiellement dans l'Est.

La fable des mines «non persistantes»

Toujours selon l'une des sources du Post, ces mines antipersonnel seraient «non persistantes», «ce qui signifie que les mines s’autodétruisent ou perdent la charge de leur batterie pour les rendre inactives, limitant ainsi le danger pour les civils», vulgarise le quotidien. Celui-ci rapporte, se référant toujours à la même source, que «les décideurs politiques ukrainiens» se seraient «engagés à ne pas déployer les mines dans des zones densément peuplées».

Une argumentation qui ne convainc par les défenseurs du contrôle des armements. «C’est un développement choquant et dévastateur», a réagi auprès du Post Mary Warham, directrice adjointe de la division Crises, conflits et armes à Human Rights Watch. Ces fameuses mines «non persistantes» demeurent une menace pour les populations, nécessitent des opérations de déminages qui seront «compliquées et ne sont pas toujours désactivées de manière fiable», souligne-t-elle.

Le Washington Post rapporte également que l'administration Biden «s'est déjà engagée à soutenir les efforts de déminage en Ukraine après la fin du conflit», ne précisant pas ce qu'il adviendrait de ce «soutien» dans des zones qui ne seraient alors plus contrôlées par Kiev.

La convention d'Ottawa des Nations unies interdit l'utilisation et le stockage des mines antipersonnel. L'Ukraine a signé l'accord en 1999 et l'a ratifié en 2005. Toutefois, ni la Russie ni les États-Unis ne figurent parmi les 164 parties à la convention d'Ottawa, également connue sous le nom de traité d'interdiction des mines, qui interdit le déploiement et le transfert de telles armes.