C'était une date attendue par les Libanais. Le 18 novembre, une réunion d'urgence a eu lieu à l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) à Paris afin de prendre des mesures visant à protéger le patrimoine historique du pays du Cèdre.
«Le Comité de l'UNESCO pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé a décidé d'accorder une protection renforcée provisoire à 34 biens culturels au Liban et d'accorder une assistance financière internationale pour soutenir la mise en œuvre de mesures d'urgence pour le patrimoine», indique le communiqué de l'organisation onusienne le 18 novembre.
Face aux nombreux bombardements israéliens sur les villes de Tyr, Baalbek ou encore Nabatiyeh, les autorités libanaises avaient lancé un appel d'urgence à l'Unesco pour protéger les vestiges millénaires du Liban. «Ces 34 biens culturels bénéficient désormais du plus haut niveau d'immunité contre les attaques et l'utilisation à des fins militaires», a précisé le document.
Une surveillance des sites par satellites
De ce fait, «les sites placés sous protection renforcée bénéficieront d’une assistance technique et financière de l’UNESCO pour renforcer leurs protections juridiques, améliorer les mesures d’anticipation et de gestion des risques et assurer une formation complémentaire des gestionnaires de sites dans ce domaine», a précisé le communiqué de l'Unesco, ajoutant que l'organisation est en contact étroit avec les «gestionnaires de sites, les professionnels de la culture et les autorités nationales».
L'Unesco a également fait savoir qu'elle mène une «surveillance par satellite des sites historiques et patrimoniaux, afin d'évaluer leur état de conservation et les éventuels dommages qu'ils ont subis».
Les sites historiques libanais font l'objet d'inquiétudes depuis le début de la campagne de bombardements de l'aviation israélienne, lancée le 23 septembre.
Plus de 100 députés libanais avaient appelé le 7 novembre l'Unesco à protéger les sites historiques du pays des frappes intensives d'Israël. «Nous attirons votre attention sur un besoin urgent: la protection de l’histoire du Liban, à Baalbek, Tyr, Saïda et d’autres sites inestimables actuellement menacés», insistaient-ils, exhortant «à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger ces icônes culturelles».