Des centaines de manifestants pro-occidentaux ont envahi les rues de la capitale géorgienne, Tbilissi, pour protester contre la validation des résultats des récentes élections parlementaires par la Commission électorale centrale de Géorgie, qui ont permis au parti au pouvoir, Rêve géorgien - Géorgie démocratique, de conserver sa position. Les activistes se sont heurtés aux forces de l'ordre. Une vague de protestations a déferlé sur l'ensemble du pays depuis les élections législatives du 26 octobre.
Des vidéos de l'événement montrent une foule importante rassemblée devant le bâtiment de la Commission électorale centrale géorgienne, protégé par un important dispositif policier. Certains manifestants, équipés de drapeaux géorgiens et européens ainsi que de symboles liés à l'Ukraine, ont sifflé et frappé bruyamment sur une barrière. Des échauffourées ont éclaté à proximité, où des policiers – sans équipement anti-émeute visible – tentaient de repousser les manifestants, comme le montrent certaines images. Par ailleurs, quelques protestataires ont bloqué des voitures circulant sur une route voisine.
Des résultats contestés par l'opposition pro-occidentale
Les opposants ne reconnaissent pas les résultats des élections, selon lesquels le parti au pouvoir, Rêve géorgien, a gagné. Ils affirment que les résultats ont été falsifiés, exigent une enquête internationale et l'organisation de nouvelles élections parlementaires.
Le parti au pouvoir en Géorgie a remporté les élections parlementaires avec 53,93% des voix, obtenant 89 sièges sur 150 au sein de l'assemblée législative. Ces résultats ont été confirmés par les données finales de la Commission électorale centrale géorgienne, lues lors de la session finale par le secrétaire de la Commission, Giorgi Djavakhichvili.
Ce dernieri a annoncé les pourcentages de voix obtenus par tous les partis politiques. Outre Rêve géorgien, quatre partis d'opposition ont franchi le seuil de 5%, nécessaire pour entrer au Parlement géorgien : la Coalition pour le changement a recueilli 11,03% des voix et a obtenu 19 sièges, Unité - Mouvement national 10,17% et 16 sièges, Géorgie forte 8,81% et 14 sièges, et Gakharia pour la Géorgie 7,78% et 12 sièges.
De plus, comme l'a rapporté Giorgi Djavakhichvili, sur plus de 3,5 millions d'électeurs, plus de 2,1 millions ont voté. Environ 34 900 bulletins ont été déclarés invalides.
Le président de la Commission électorale agressé
En outre, au début de la session finale de l'approbation des résultats des élections parlementaires de la Commission électorale centrale géorgienne, un membre de l'opposition de la Commission, David Kirtadze, a aspergé le visage et le costume du chef de la Commission avec de la peinture noire tirée d'un gobelet. Après une pause forcée, la session a repris, Giorgi Kalandarichvili la dirigeant avec un bandage sur l'œil touché par la peinture. Une enquête criminelle a été ouverte suite à cet incident, selon le ministère géorgien de l'Intérieur. «Une enquête est en cours et toutes les mesures d'investigation appropriées seront prises», selon le communiqué. L'enquête est menée sur la base de l'article 118 du Code pénal de Géorgie (blessure corporelle intentionnelle mineure).
La présidente géorgienne Salomé Zourabichvili, qui soutient l'opposition pro-européenne (bien que, selon la Constitution, le président doive être non partisan), a qualifié les résultats du vote de totalement falsifiés et a également appelé à des manifestations. Des actions de masse ont lieu à Tbilissi depuis trois semaines.
Le parquet de la République géorgienne a commencé une enquête sur les allégations de falsification des résultats du vote, mais la majorité des opposants refuse de coopérer avec l'agence, et Salomé Zourabichvili, qui devait produire des preuves, ne s'est pas présentée pour être interrogée.