Outre le déplacement du chef de la diplomatie de Téhéran et le chef du Parlement iranien, l'Iran a envoyé l'émissaire d'Ali Khamenei à Beyrouth pour tenter d'apporter des réponses sur la suite du conflit et sa position vis-à-vis du Hezbollah.
Comme à l'accoutumé, l'envoyé iranien a usé du langage diplomatique pour témoigner de son soutien constant au mouvement chiite et des efforts en cours pour parvenir à un cessez-le-feu. Il s’est prononcé en faveur de toute décision que prendrait le Liban officiel sur ce plan.
Sauf qu'Ali Larijani a soigneusement veillé à lier tout accord à un feu vert de la «résistance». «Tout ce que les autorités du Liban et la résistance libanaise pourraient accepter, nous sommes pour», a-t-il déclaré, interrogé sur l’application de la résolution onusienne 1701 ayant permis de mettre fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006. Ce texte, qui stipule notamment le retrait du parti chiite des zones au sud du Litani, figure aujourd’hui au centre des tractations en cours pour mettre fin aux hostilités.
L'Iran répond aux critiques
Le message iranien est donc clair : en dépit des revers qu’il a subis sur le terrain, le parti chiite demeure un élément incontournable dans toute prise de décision du Liban officiel en vue de mettre fin à cette guerre.
Lors d’un point de presse, Ali Larijani a dit «espérer une solution prochaine aux souffrances du peuple libanais». Interrogé sur les efforts de médiation des États-Unis, il a assuré que son pays «ne cherchait pas à torpiller quoi que ce soit». «Nous cherchons des solutions. Nous soutenons la nation libanaise en toute circonstance», a-t-il précisé. Et de lancer : «Celui qui torpille tout, c’est Netanyahou. Vous devez faire la distinction entre vos amis et vos ennemis.»
Questionné sur ceux qui reprochent à l’Iran d’avoir abandonné le Hezbollah dans sa guerre face à Israël, Ali Larijani a répondu : «Vous prenez les blagues trop sérieusement, qui a dit ça ? Nous soutenons la résistance en toute circonstance.»