Les États-Unis intensifient leur soutien militaire à l’Ukraine, annonçant des livraisons hebdomadaires d’armements pour garantir que l’intégralité des 7,1 milliards de dollars d’aide, approuvée par le Congrès, soit allouée avant la fin du mandat de Joe Biden. Sabrina Singh, porte-parole adjointe du Pentagone, a souligné ce 14 novembre lors d’une conférence de presse que cet effort reflétait l’engagement continu de l’administration Biden envers Kiev.
A moins de 70 jours avant l'investiture du président élu Donald Trump, le Pentagone déploie des efforts logistiques pour expédier le matériel militaire le plus rapidement possible. Selon Sabrina Singh, des paquets d'aide seront envoyés chaque semaine, avec des livraisons prévues même après l’entrée en fonction de la nouvelle administration, en raison des délais nécessaires au transport.
«Nous travaillons très dur pour remplir les engagements du président Biden», a-t-elle déclaré. Les programmes incluent des équipements provenant des stocks existants du Pentagone ainsi que des armes fabriquées dans le cadre de l'Initiative d’assistance à la sécurité de l’Ukraine (USAI), qui peut nécessiter des délais plus longs pour produire et livrer le matériel.
L'administration actuelle insiste sur leur volonté d’équiper l’Ukraine pour garantir la continuité sur le champ de bataille. Parmi les équipements envoyés figurent des missiles d'interception pour les systèmes Patriot et NASAMS, essentiels pour les capacités de défense aérienne.
«Le président a clairement indiqué qu'il voulait maximiser l'utilisation des fonds autorisés par le Congrès avant la fin de son mandat», a rappelé Sabrina Singh.
Le Pentagone précise toutefois qu’il veille à maintenir les capacités opérationnelles des forces armées américaines tout en soutenant l'Ukraine. Sabrina Singh a souligné que des efforts parallèles étaient en cours pour reconstituer les stocks américains, affirmant que «le secrétaire d'État à la Défense ne permettra pas au département de descendre en dessous des niveaux de préparation nécessaires».
Cet effort d’accélération des livraisons d’armes reflète la stratégie de l’administration Biden, qui a fait du soutien à l’Ukraine sa priorité en politique étrangère. Toutefois, les critiques affirment que cette démarche pourrait rencontrer des défis avec l’arrivée de la nouvelle administration Trump, qui a déjà exprimé sa volonté d’arrêter les aides massives à Kiev. Alors que la transition présidentielle se rapproche, cette intensification des livraisons d’armes témoigne de l'engagement des démocrates à soutenir Kiev coûte que coûte, mais soulève également des questions sur la continuité de cette politique dans un avenir proche.
Moscou condamne fermement les livraisons occidentales
Du côté russe, ces livraisons sont perçues comme une escalade dangereuse. Le Kremlin considère que l’envoi d’armes à l’Ukraine complique les perspectives de règlement pacifique. Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères, a qualifié ces livraisons de «jeu avec le feu», ajoutant que toute cargaison contenant des armes destinées à l’Ukraine pourrait être ciblée par les forces russes.
Sergueï Lavrov a également affirmé que l’implication des pays de l’OTAN dépasse le simple approvisionnement en armements. Selon lui, des formations militaires sont dispensées à des soldats ukrainiens dans des bases situées au Royaume-Uni, en Allemagne ou encore en Italie, renforçant ainsi l’idée que ces nations sont directement impliquées dans le conflit.
Enfin, le Kremlin a réitéré sa position selon laquelle le soutien occidental à Kiev ne faisait qu’éloigner la perspective d’un règlement diplomatique. En agissant ainsi, les États-Unis et leurs alliés seraient responsables d’un durcissement des tensions et d’un prolongement de la guerre, avertit Moscou.