L'Union européenne sera contrainte de modifier son approche du conflit en Ukraine à la suite de la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine, a estimé le 9 novembre le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto.
«L'Europe est à l'aube d'un grand changement» a déclaré le diplomate lors d'une interview sur la chaine privée Hír TV. «L'élection présidentielle américaine a changé la donne. Il est évident que la stratégie européenne [concernant l'Ukraine, ndlr.], qui a clairement échoué, ne peut être poursuivie», a déclaré Szijjarto.
Celui-ci a pointé du doigt la «surenchère», «pro-guerre», à laquelle se sont livrés les responsables de l'Europe de l'Ouest et des États-Unis, tant sur les livraisons d'armes à Kiev que sur les sanctions contre Moscou, ignorant leur impact sur les économies du continent européen.
L'UE «n'a pas la possibilité», tant militairement qu'économiquement, «de prendre la place des États-Unis, de reprendre les livraisons d'armes et les subventions financières que les États-Unis ont fournies jusqu'à présent, et de les fournir à l'Ukraine par ses propres moyens» a-t-il par ailleurs insisté.
Arrêt des hostilités : en Slovaquie, Fico monte au créneau
Le même jour, en Slovaquie, le Premier ministre slovaque Robert Fico a déclaré lors d'une interview sur une radio publique qu'il s'opposerait à toute initiative européenne visant à compenser un éventuel retrait de l'aide de Washington. Celui-ci a notamment souligné que Donald Trump était opposé aux conflits armés.
Un trait du futur président américain, également mis en avant par le Premier ministre hongrois Viktor Orban. Le 8 novembre, sur les ondes de Kossuth Radio, celui-ci a évoqué l'éventualité d'un retrait des États-Unis du conflit ukrainien, à la suite de la victoire de Donald Trump aux présidentielles.
La veille, lors d'une conférence de presse à Budapest, où il avait reçu les dirigeants européens, Orban avait déclaré que l'aide de 50 milliards d'euros à Kiev sous forme de prêt, convenus par les membres du G7, était dorénavant une «question ouverte».
Selon lui, «les peuples des pays européens sont de moins en moins disposés à financer la guerre» en Ukraine «dont ils ne comprennent pas les objectifs». Il a également ajouté que les sanctions contre la Russie n'étaient pas aussi efficaces que le prétendaient les dirigeants occidentaux.
Plus tôt, le 6 novembre, Politico avait rapporté que l'administration de Joe Biden prévoyait d'envoyer à l'Ukraine, avant l'investiture de Donald Trump prévue fin janvier, les derniers milliards de dollars de l'aide militaire approuvée en avril par le Congrès.