Le Parti socialiste de la république de Moldave (PSRM), premier parti d'opposition dans le pays, a déclaré ce 4 novembre qu'il ne reconnaissait pas le résultat dans les bureaux de vote étrangers, grâce auxquels la présidente sortante Maia Sandu a fait la différence face à Alexandr Stoianoglo, candidat soutenu par le PSRM.
«Maia Sandu est devenue la "présidente de la diaspora". Le Parti Socialiste de la République de Moldavie ne reconnaît pas le vote des circonscriptions étrangères grâce auquel Sandu a été déclarée vainqueur», stipule le communiqué. «Maia Sandu est une présidente illégitime, reconnue uniquement par ses sponsors et ses partisans à l'étranger», accuse le PSRM, avant d'affirmer: «le peuple de Moldavie se sent trahi et volé».
Le parti socialiste renvoi au score réalisé par Alexandr Stoianoglo auprès de «ceux qui travaillent, perçoivent une pension, paient des impôts, élèvent leurs enfants et vivent ici». Stoianoglo qui, affirme le PSRM, «a remporté la véritable victoire aux élections présidentielles».
«Nous avons été confrontés à la réduction injustifiée des bureaux de vote, au blocage de l'accès des électeurs», fustigent les socialistes. «Des centaines de milliers de citoyens du pays n'ont pas pu exercer leur droit électoral, ce qui explique la différence finale de voix», accusent-ils.
60 bureaux de vote, rien qu'en Italie
Le second tour des élections présidentielles s'est tenu en Moldavie le 3 novembre, le chef de la république étant élu pour quatre ans.
Selon la CEC, après avoir traité 100 % des protocoles, Sandu, soutenue par le parti pro-occidental Action et Solidarité, est en tête. Elle a obtenu 55,33 % des voix. Son adversaire, le candidat du parti socialiste d'opposition, Alexandr Stoianoglo, a quant à lui obtenu 44,67 % des voix.
Dans le même temps, l'opposant a obtenu 51,19 % des voix sur le territoire national, contre 48,81 % pour la présidente sortante. Dans les bureaux de vote à l'étranger, Sandu est en tête avec 74,13 % des voix, contre 25,87 % pour Stoianoglo.
Le 14 septembre, la CEC avait annoncé que 234 bureaux de vote seraient ouvert à l'étranger, dont 60 en Italie, 26 en Allemagne, 20 en France, 16 en Amérique et seulement 5 en Russie. Une disparité pointée du doigt par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, qui avait dénoncé une «restriction des droits des électeurs moldaves en Russie».
Selon les chiffres du ministère italien du Travail, plus de 107 000 Moldaves résidaient en Italie au 1er janvier 2023. Ils étaient un peu plus de 77 500, en Russie, selon des données de 2020 de l'agence publique russe de statistiques Rosstat.