Le gouvernement turc continue de s'opposer à l'État hébreu. Outre la fin des relations commerciales bilatérales pourtant jusque là florissantes qu'Ankara a décidé en mai et le soutien affiché au Liban et à Gaza, la Turquie a soumis le 3 novembre une lettre conjointe à l'Onu pour réclamer l'arrêt de la fourniture et de la livraison d'armes à Israël.
«Nous devons réitérer à chaque occasion que vendre des armes à Israël équivaut à une complicité de génocide», a déclaré le 3 novembre le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan lors d'un point presse à Djibouti, en marge de la troisième Conférence ministérielle d'examen du partenariat Turquie-Afrique, rapporte le média Anadolu.
À l'initiative de la Turquie, cette lettre a été signée par plus de 52 pays dont l'Arabie saoudite, le Brésil, l'Algérie, la Chine, l'Iran et la Russie, mais également par deux organisations internationales que sont la Ligue arabe et l'Organisation de coopération islamique.
Craintes de régionalisation du conflit
«Nous devons empêcher Israël d’acheter des armes et des munitions. Nous devons maintenir notre sensibilité sur cette question à l’ordre du jour sur toutes les plateformes», a ajouté le ministre turc des Affaires étrangères qui voit dans le Premier ministre israélien une «menace mondiale» et exhorte les pays membres des Nations unies à faire pression sur l'État hébreu pour qu'il respecte le droit international.
«Il y a un génocide à Gaza. L'intention de Netanyahou est d'éliminer complètement la solution à deux États en utilisant tous les moyens possibles», a-t-il souligné en apportant son soutien au Liban. Hakan Fidan a insisté sur le fait qu'Israël ne devait pas étendre le conflit à l'ensemble de la région.
En septembre dernier, le chef de l'État turc Recep Tayyip Erdogan déclarait à l'Assemblée générale des Nations unies que Benjamin Netanyahou, «tout comme Hitler» en son temps, devait être stoppé par «une alliance de l'humanité», ajoutant que Gaza était devenu pour les femmes et les enfants le «plus grand cimetière du monde».