Le Conseil de sécurité de l’ONU, ainsi que tous les pays «intéressés», recevront les preuves présentées par Moscou et selon lesquelles le pétrole produit par Daesh en Syrie et en Irak transite par la Turquie. Dans le même temps, Moscou est prête à envisager une rencontre entre les ministres des Affaires étrangères russe et turc pour discuter des relations entre les deux pays, comme du bombardier russe abattu par les forces aériennes turques, dans le cadre de la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Mais Sergueï Lavrov estime toutefois qu’il est prioritaire de travailler à la fermeture de la frontière turco-syrienne afin de mettre un terme à ce trafic de pétrole, un sujet qu’ont abordé Barack Obama et Vladimir Poutine lors de leur rencontre à Paris dans le cadre du sommet de la COP21. Il s’avère que les deux présidents sont arrivés à la conclusion qu’il y avait des «trous» dans la frontière et qu’il fallait les boucher. Moscou s’est dit prête à «aider la Turquie à les fermer».
D’après les propos de Sergueï Lavrov, pour fermer ces frontières, il faudrait profiter des possibilités disponibles sur place. «On peut utiliser les rebelles kurdes depuis l’Irak et depuis la Syrie, qui sont les alliés de la coalition encadrée par les Etats-Unis», a-t-il indiqué.
Concernant les déclarations d’Ankara qui affirme avoir proposé de créer une coalition unie contre Daesh, «c’est même pas un double mensonge, c’est un triple mensonge», s’est emporté le ministre russe des Affaires étrangères. La Turquie n’a même pas utilisé le canal de communication spécial dont elle dispose avec la Russie pour que les deux pays puissent coordonner leurs actions.