Alors que les élections américaines se rapprochent à grands pas, de nombreux habitants de Washington D.C. prévoient de s’éloigner de la capitale le jour du scrutin. Les tensions politiques et les souvenirs de l’insurrection du 6 janvier 2021 poussent certains à partir par crainte de nouvelles violences selon un article du journal américain Politico. «Je veux juste me tirer de là», explique Kate Brown, consultante en communication politique, qui a décidé de passer la semaine électorale ailleurs. «Est-ce que je pense qu'il y aura un autre 6 janvier ? Je ne sais pas. Mais je suis aussi inquiet si l’autre camp gagne. Beaucoup de gens détestent vraiment Trump.»
D'autres résidents partagent ce sentiment d'inquiétude. Shreya Tulsiani, chercheuse en santé publique, se souvient du climat tendu de janvier 2021 et redoute une situation similaire. «Je pense que la semaine des élections pourrait devenir chaotique», explique-t-elle. Bien que le Capitole ne soit pas concerné le jour du vote, elle préfère éviter la capitale : «Même si la sécurité est renforcée, cela ne me rassure pas pour autant.»
Les autorités locales prennent ces préoccupations au sérieux et ont organisé un exercice de simulation avec la police, les services secrets et la sécurité intérieure. Un groupe de grandes entreprises du centre-ville de Washington, a préparé ses employés à faire face à d’éventuels troubles. L’objectif de cet exercice est d'anticiper toutes les situations possibles, à l’image de ce que l’on ferait pour une catastrophe naturelle. Les commerces s’interrogent déjà sur la nécessité de barricader leurs vitrines, une image que la ville souhaite éviter de reproduire. En 2020, à la suite des manifestations contre les violences policières et du contexte électoral tendu, de nombreux magasins et pharmacies avaient recouvert leurs vitrines de contreplaqué, donnant à Washington un air de ville assiégée.
Les experts restent prudents sur le risque de violences
Malgré les inquiétudes, les experts jugent que Washington a peu de chances d’être le théâtre de violences importantes. Jared Holt, spécialiste des mouvements extrémistes, affirme que les partisans de Trump considèrent désormais Washington comme un territoire hostile : «Quand Trump était au pouvoir, ils avaient l’impression qu’il contrôlait la situation. Maintenant, ils se méfient de tout ce qui se passe ici.» Il ajoute également que les groupes de gauche radicale sont moins mobilisés autour de l’élection présidentielle en raison de leur opposition à Kamala Harris et du conflit Israël-Hamas, qui capte leur attention.
Les élections présidentielles américaines se tiendront ce 5 novembre 2024 dans un climat politique très tendu. Bien que les experts jugent peu probable une recrudescence des violences à Washington, l’incertitude et les tensions partisanes poussent de nombreux habitants à anticiper le pire. Lorsque le Congrès se réunira pour certifier les résultats, la journée sera placée sous le statut d’événement national de sécurité spéciale, ce qui permettra un déploiement renforcé des ressources fédérales.