Le Premier ministre de la Slovaquie a annoncé avoir échappé à une seconde tentative d’assassinat au début du mois. L’incident s’est produit lors des célébrations du 80e anniversaire de la bataille du col de Dukla, à la frontière polono-slovaque.
Selon Robert Fico, un homme armé a été intercepté dans la zone réservée aux visiteurs grâce au dispositif de détection de métaux, alors que celui-ci portait un pistolet chargé. Interrogé par la publication Štandard, le Premier ministre a exprimé ses soupçons sur les motivations de l'agresseur : « Il me déteste en raison de mon approche envers l'Ukraine », a-t-il déclaré, suggérant que sa politique envers Kiev pourrait être à l’origine de cette tentative.
Malgré les tensions, les autorités n’ont pas encore révélé l’identité de l’individu armé ni précisé si celui-ci était lié à une organisation particulière. L’enquête est en cours pour élucider les circonstances exactes de l’incident.
Cet événement survient quelques mois seulement après une première tentative d’assassinat contre le dirigeant slovaque en mai 2024, lorsque Juraj Cintula, un homme de 71 ans, avait ouvert le feu sur Robert Fico, blessant ce dernier à l’abdomen, à la poitrine et aux membres. Cette attaque avait alors suscité une vive polémique en Slovaquie sur la sécurité du Premier ministre.
Contre l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN
Revenu au pouvoir après les élections de 2023, Robert Fico s’est imposé comme une figure controversée en Europe en raison de sa ligne dure contre le soutien militaire à l'Ukraine. Il s’oppose catégoriquement aux livraisons d’armes à Kiev et rejette toute tentative d'intégration de l'Ukraine au sein de l’OTAN, estimant qu’une telle démarche constituerait une menace pour la stabilité mondiale.
Dans une interview à la chaîne publique STVR en ce mois d’octobre 2024, Fico a déclaré que tant qu’il resterait au pouvoir il ferait tout pour bloquer l’adhésion de l’Ukraine à l’Alliance atlantique. Le dirigeant a averti que l’élargissement de l’OTAN dans ce contexte pourrait «créer les conditions propices à une Troisième Guerre mondiale».
Bien que ses positions trouvent un certain écho au sein de l’électorat slovaque, elles suscitent également des critiques à l’international et, selon certains observateurs, accentuent les risques pesant sur la sécurité personnelle du Premier ministre.