La campagne de frappes, entreprise par l'armée israélienne contre les infrastructures du Hezbollah à travers le Liban, suscite des inquiétudes quant à son impact sur le patrimoine historique du pays du Cèdre. Deux villes, à l'histoire millénaire, apparaissent comme particulièrement concernées : celles de Tyr et de Baalbek.
Récemment, la ville méridionale de Tyr a été la cible de raids de l'aviation de Tsahal. La localité libanaise est classée au patrimoine mondial de l'Unesco. «Ce sont les quartiers adjacents au site de Tyr qui sont en train d’être rasés par des raids aériens. Les bâtiments patrimoniaux n’ont pas été épargnés ; ils ont été détruits jusqu’au sol» a déclaré un responsable de la Direction générale des antiquités (DGA) à L'Orient-Le Jour.
«Ce site archéologique inscrit au patrimoine mondial en raison de l’importance universelle de ses vestiges laissés par les civilisations phénicienne, romaine et byzantine est aujourd’hui menacé par la violence et les hostilités qui s’y déroulent, mais aussi par l’indifférence et le silence du monde» a-t-il ajouté.
La vieille ville comprend d'innombrables vestiges, dont des thermes publics remontant à l'époque romaine et byzantine, un arc de triomphe romain, ainsi qu'un aqueduc et un hippodrome du IIe siècle.
Le patrimoine libanais menacé
Tyr est également mondialement connue pour son héritage remontant à l'époque phénicienne. Outre cette ville, les sites historiques de Baalbek sont également en danger.
Cette dernière abrite, au sein de son site archéologique, trois sanctuaires principaux : celui de Jupiter avec ses six colonnes, celui du temple de Bacchus et les ruines de celui de Vénus, bâtis par les empereurs romains Néron, Trajan, Hadrien et Antonin le Pieux. Le 6 octobre, une attaque israélienne a visé le centre de Baalbek.
Le gouverneur de la ville, Bachir Khodr, avait alors exprimé auprès d'une agence de presse française son inquiétude en déclarant que, même si «elle a eu lieu à environ 500 à 700 mètres, une telle frappe pourrait avoir un impact négatif sur la citadelle». Il avait notamment souligné les risques que représentent, au delà d'une frappe directe, la «fumée noire» sur l'état des pierres ou encore «la force des explosions», dont les secousses pourraient affecter les vestiges des temples romains.
Dans la nuit du 12 au 13 octobre, une frappe israélienne avait également détruit le souk de la ville de Nabatiyé, remontant à l'époque ottomane.