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Scholz qualifie d’«erreur» une éventuelle livraison de missiles Taurus à l’Ukraine

Le chancelier Olaf Scholz a réitéré son opposition à la fourniture à Kiev de missiles de croisière Taurus, soulignant que l'Allemagne devait éviter une escalade du conflit avec la Russie.

Dans une interview accordée à ZDF le 24 octobre, Olaf Scholz a qualifié «d’erreur» la livraison potentielle de missiles Taurus à l’Ukraine. «Soutenir l'Ukraine, oui, mais sans franchir une ligne qui nous entraînerait dans une guerre avec la Russie», a affirmé le chancelier allemand.

Ce dernier a insisté sur le fait que l'Allemagne ne fournirait pas d’armes risquant de favoriser une escalade : «c’est une position constante sur laquelle l’Allemagne peut compter».

Scholz a également rappelé qu’un pays en guerre ne pouvait devenir membre de l'OTAN. «Cette position a été clairement établie lors des sommets de Vilnius et de Washington, et il n'y a pas de désaccord sur ce point», a-t-il ajouté.

Le chancelier a insisté sur la nécessité de continuer à soutenir l'Ukraine tout en évitant que le conflit ne déborde et n'entraîne une confrontation directe entre la Russie et l'OTAN.

Une adhésion retardée à l’OTAN

Ces déclarations de Scholz interviennent peu après la présentation à Bruxelles, par Volodymyr Zelensky, de son «plan de victoire». Plan dont l'un des points est que l'Ukraine soit invitée à rejoindre l'OTAN.

Politico a rapporté le 23 octobre que Berlin et Washington freinaient cette demande de Zelensky d'accession de l'Ukraine à l'OTAN, craignant qu’elle n'entraîne une guerre ouverte entre le bloc militaire occidental et la Russie. Julianne Smith, ambassadeur des États-Unis auprès de l’OTAN, a confirmé que l'Alliance atlantique ne considérait pas cette adhésion comme une priorité immédiate.

Un responsable de l’OTAN a également confié à Politico que des pays européens - hormis la Hongrie et la Slovaquie -, dont la Belgique, la Slovénie et l’Espagne, partageaient les réticences de l'Allemagne et des États-Unis, bien qu’ils ne le manifestent pas ouvertement.

Le 16 octobre, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova avait estimé que ce plan était celui du «malheur de l’Ukraine et du peuple ukrainien» dans la foulée de sa présentation devant la Rada. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait pour sa part appelé les dirigeants ukrainiens à «dessouler» et à reconnaître les raisons ayant mené au conflit.