Le «plan de victoire» proposé par Zelensky n’a pas été accueilli favorablement par les États-Unis qui estiment qu’il ne représentait pas «une solution», confie un haut responsable ukrainien au magazine britannique The Economist.
«Le problème, c’est qu’ils ne le disent pas au président [ukrainien] en face», a-t-il avoué.
Le 15 octobre, le dirigeant du régime de Kiev, Volodymyr Zelensky, publiait son «plan de victoire», après l’avoir présenté en privé aux responsables américains. Les points clés, tels que présentés par ce plan, consistent à inviter l’Ukraine à rejoindre l'OTAN, à déployer des missiles occidentaux à longue portée pour frapper le territoire de Russie ainsi qu'à doter Kiev d’armes nucléaires.
Du côté de la Russie, la réaction à ce prétendu «plan de victoire» a été on ne peut plus claire : Moscou ne permettra pas que l'Ukraine se dote d'armes nucléaires, a affirmé le président Poutine lors d'une rencontre le 18 octobre avec les principaux médias des pays des BRICS, estimant qu’il s’agissait d’une «dangereuse provocation».
«Ils sont fous», a réagi de son côté le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, alors que le ministre russe de la Défense, Andreï Biélooussov, estime que «l'implication croissante des pays occidentaux dans le conflit en Ukraine crée «des risques globaux», qui rendent nécessaire l’ajustement des fondements de la politique d'État de la Russie en matière de dissuasion nucléaire.
L’étau se resserre
Le plan de Zelensky devrait pourtant être interprété comme une «diplomatie coercitive», a argué le haut responsable ukrainien cité par The Economist, expliquant qu’il s’agissait d’un plan visant à amener Moscou à négocier la paix à «des conditions plus favorables» pour Kiev.
Sur le champ de bataille, la situation reste en effet en défaveur de l’Ukraine, Kiev connait plusieurs revers sur le champ de bataille ces derniers mois, alors que les troupes russes progressent constamment sur plusieurs fronts.
Les inquiétudes de l’Ukraine vont au-delà des lignes de front fragiles. Le soutien occidental, déjà limité, semble plus précaire qu’auparavant.
Cette semaine, le G7 a précisé les détails d'un prêt de 50 milliards de dollars, qui sera payé par les intérêts sur les actifs russes saisis, mais si Donald Trump remporte les élections américaines, dans deux semaines, une grande partie de son aide militaire directe pourrait être supprimée. Une victoire de Kamala Harris n’offre également aucune promesse.
De son côté, l’Allemagne, deuxième bailleur de fonds de l’Ukraine, a déjà signalé que l’aide allait diminuer de moitié l’an prochain.
Le régime de Kiev s'était retiré des négociations avec la Russie en avril 2022, annonçant cinq mois plus tard s’interdire d'entrer en pourparlers.