La Russie a officialisé la suppression des intermédiaires dans ses ventes de blé à 13 pays, incluant plusieurs partenaires en Afrique et au Moyen-Orient. Désormais, les transactions avec des pays comme l’Algérie, l’Égypte, le Maroc et la Tunisie se feront directement entre Moscou et les acheteurs. Cette décision a été annoncée par l'Union des exportateurs russes de céréales, marquant un changement stratégique majeur dans la politique commerciale du pays.
«À partir du 11 octobre 2024, toutes les ventes de céréales aux pays concernés se feront sans intermédiaires. Les transactions antérieures seront exécutées dans leur intégralité», a précisé Edouard Zernine, président du conseil d’administration du Syndicat des exportateurs russes. Outre les pays africains, cette mesure inclut également des partenaires comme la Jordanie, l'Arabie Saoudite, l’Inde, le Pakistan et le Qatar.
Avec cette nouvelle politique, les entreprises non russes souhaitant participer à ces échanges devront conclure des accords de livraison à long terme avec des partenaires russes. Cette initiative a déjà provoqué une baisse des contrats à terme sur le blé, alors que les négociants internationaux s’ajustent à cette nouvelle donne.
Impact sur le marché mondial
Cette réforme pourrait profondément transformer le commerce mondial des céréales. Les entreprises américaines et européennes, qui jouent traditionnellement un rôle d’intermédiaire, risquent de se retrouver avec des réserves excédentaires et de perdre des parts de marché.
L'Algérie figure parmi les principaux clients du blé russe, avec des importations estimées entre 1,5 et 1,7 million de tonnes de blé tendre pour la saison 2023/2024. «Le blé est le principal produit d'exportation russe vers l'Algérie, qui occupe la quatrième place parmi les plus gros acheteurs de blé russe», a déclaré Ivan Natlich, représentant commercial russe en Algérie.
Avec cette nouvelle orientation, la Russie cherche à renforcer son contrôle sur la distribution de ses céréales et à assurer une plus grande souveraineté économique. Le remplacement des intermédiaires permettra également à Moscou de réduire les coûts de transaction et d'optimiser les revenus pour ses exportateurs.