L'Ukraine pourrait accepter un accord de paix impliquant la cession d'une partie de ses territoires à la Russie. C'est du moins ce qu'a laissé entendre Valeri Zaloujny, ambassadeur de l'Ukraine au Royaume-Uni et ancien commandant en chef des forces armées ukrainiennes, selon le journal britannique The Daily Telegraph. Cependant, après la diffusion de ces propos dans les médias, le diplomate ukrainien a rapidement réagi en tentant de clarifier ses propos.
D'après The Daily Telegraph, lors d'un échange à Londres le 17 octobre, Valeri Zaloujny a été interrogé sur la possibilité d'une victoire sans la récupération de tous les territoires ukrainiens perdus. Il aurait répondu en ces termes : «Je n’ai pas mentionné les territoires. J’ai parlé de sécurité, de protection et du sentiment d’être chez soi. Pour moi, si j’habitais dans ma maison et que mon voisin s’était approprié une partie de mon jardin, je dirais qu’il faut résoudre ce problème. Si ce n’est pas maintenant, alors ce sera à vos enfants de le faire.»
Une «évolution» dans le discours de Zaloujny
Jusqu'à présent, Kiev avait maintenu une position ferme, insistant sur le fait qu'aucun accord de paix avec la Russie ne serait possible sans la restitution complète des territoires. L’article du Daily Telegraph met en avant cette «évolution» dans le discours de Valeri Zaloujny. Bien qu'il n'ait pas explicitement parlé de renoncer à la récupération des territoires perdus lorsque la question lui a été posée une deuxième fois, ses propos laissent entendre que la priorité pourrait désormais être donnée à la sécurité et à la stabilité, plutôt qu'à un retour des territoires.
Le journal britannique ajoute que les propos de Valeri Zaloujny reflètent un certain changement d'attitude au sein des forces armées ukrainiennes, qui souhaitent un règlement rapide du conflit en raison des lourdes pertes subies et de la difficulté à atteindre une victoire totale.
Pour rappel, en 2014, la Crimée a été rattachée à la Russie après un référendum, où 96,77% des électeurs ont voté en faveur de cette réunification. En septembre 2022, à l'issue de référendums où la majorité des votants s'est prononcée en faveur du rattachement à la Russie, les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, ainsi que les régions de Zaporojié et de Kherson, ont également rejoint la Fédération de Russie.