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Liban : au moins 18 morts dans une frappe israélienne inédite au nord du pays

L’armée israélienne frappe pour la première fois la région de Zghorta dans le nord du Liban, alors qu’elle avait ciblé trois camions humanitaires à Baalbek, un peu plus tôt dans la journée. Pendant ce temps, les casques bleus «restent sur toutes leurs positions», déclare l'ONU, alors qu’Israël insiste pour qu’ils quittent le Sud-Liban.

Une frappe aérienne israélienne d'une grande violence a touché ce 14 octobre un bâtiment résidentiel situé dans le village d'Aïto dans la région de Zghorta au nord du pays, provoquant un «horrible massacre», rapporte la chaîne libanaise Al Mayadeen.

Le bilan est d'au moins 18 morts et 4 blessés, selon la Croix-Rouge libanaise qui a annoncé avoir dépêché, dans la foulée de cette frappe, pas moins de «six équipes de secours» sur les lieux afin de tenter de récupérer des survivants sous les décombres.

Il s’agit, selon les médias locaux, de la toute première frappe israélienne sur Zghorta dans le nord du pays, une région jamais frappée auparavant depuis le début de la guerre en octobre 2023.  

L’armée israélienne a par ailleurs mené plusieurs raids aériens dans la région de Baalbek à l’est du pays, l’une des frappes ayant touché un convoi humanitaire qui passait dans le village d'el-Aïn, au nord de la région.

Aucun mort n’a été signalé mais trois camions transportant de l’aide humanitaire ont été endommagés et l’un des chauffeurs a été blessé, précise le média libanais L’Orient-Le-Jour.

Des secouristes, des équipes médicales, des ambulances et des convois humanitaires sont régulièrement pris pour cible par l'armée israélienne depuis le début de l’escalade de la guerre au Liban en septembre dernier.

«Le drapeau des Nations Unies continue de flotter»

Outre le personnel médical et humanitaire, Israël a commencé à cibler récemment des casques bleus de l’ONU ainsi que des positions de la Force intérimaire des Nations Unies (Finul) dans le sud du Liban, suscitant une salve de protestations internationales.

Les soldats de la paix «restent sur toutes leurs positions et le drapeau des Nations Unies continue de flotter (…) malgré les attaques qui ont frappé les positions des Nations Unies, blessant un certain nombre de soldats de la paix au cours des derniers jours», a déclaré le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, dans un communiqué publié le 13 octobre au soir.

Plus tôt dans la journée, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou avait sommé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, de retirer «immédiatement» la Finul du Sud-Liban, accusant les casques bleus de l’ONU de se dresser comme des «boucliers humains» du Hezbollah.

L’armée israélienne avait attaqué au moins quatre fois les positions de la mission onusienne au Sud-Liban ces derniers jours, blessant plusieurs casques bleus de différentes nationalités.

Des agences humanitaires de l’ONU signalent régulièrement des frappes israéliennes visant par ailleurs des infrastructures civiles essentielles, notamment des hôpitaux, des cliniques, des centres de refuge et des écoles. Au total, plus de 100 membres du personnel médical ont été tués au Liban depuis octobre 2023, selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH).

Plus largement, le peuple libanais subit de plein fouet les conséquences de cette nouvelle phase de la guerre, le ministère libanais de la Santé indiquant que près de 400 enfants et femmes font partie des 2 000 personnes tuées depuis un an.