Rien ne va plus entre le secrétaire général des Nations unies et Israël. L'État hébreu a interdit le 2 octobre à Antonio Gutteres l'entrée sur son territoire, lui reprochant ses positions sur le conflit en cours au Moyen-Orient.
Dans un message publié sur son compte X (ex-Twitter) le 2 octobre, le chef de la diplomatie israélienne Israël Katz a annoncé: «Aujourd’hui, j’ai déclaré le secrétaire général de l’ONU persona non grata en Israël et lui ai interdit d’entrer dans le pays».
Le ministre israélien des Affaires étrangères a justifié ainsi cette mesure: «Quiconque ne peut pas condamner sans équivoque l’attaque odieuse de l’Iran contre Israël, comme l’ont fait presque tous les pays du monde, ne mérite pas de poser le pied sur le sol israélien», reprochant de facto à Antonio Guterres de n'avoir pas assez condamné les attaques contre l'État hébreu.
Antonio Guterres, «une tache dans l’histoire de l’ONU», estime Israël Katz
Peu après l'annonce de la mesure prise par la diplomatie israélienne à son encontre, Antonio Guterres a tenu à expliquer sa position sur les évènements en cours et notamment sur la salve de missiles iraniens tirée sur l'État hébreu le 1er octobre au soir.
«Comme je l'ai fait à propos de l'attaque iranienne d'avril - et comme cela aurait dû être évident hier dans le contexte de la condamnation que j'ai exprimée - je condamne à nouveau fermement l'attaque massive de missiles menée hier par l'Iran contre Israël», a déclaré Guterres sur X. Le patron de l'ONU a également précisé que «des millions de personnes à travers Israël et le territoire palestinien occupé ont été contraintes de chercher un abri».
Pour Israël Katz, Antonio Guterres «n’a pas encore dénoncé le massacre et les atrocités sexuelles commis par les meurtriers du Hamas le 7 octobre, ni rien entrepris pour les déclarer organisation terroriste». Le ministre israélien a même affirmé que le secrétaire général des Nations unies «soutient les terroristes, les violeurs et les meurtriers du Hamas, du Hezbollah, des Houthis et maintenant de l’Iran – le vaisseau-mère du terrorisme mondial» et qu'il restera «dans les mémoires comme une tache dans l’histoire de l’ONU».
Le torchon brûle entre Israël et le secrétaire général des Nations unies
Ce n’est pas la première passe d’armes entre la diplomatie israélienne et le patron de l’ONU. Fin octobre, lors d’une réunion du Conseil de sécurité, rappelant avoir «condamné sans équivoque les actes terroristes horribles et sans précédent du Hamas» et réitérant son appel à un «cessez-le-feu humanitaire immédiat», le secrétaire général avait déclaré qu’il était «important de reconnaître également que les attaques du Hamas ne se sont pas produites dans le vide». Avant d’ajouter : «Le peuple palestinien a été soumis à 56 ans d'occupation étouffante.» Une sortie qui avait provoqué l’ire du ministre israélien d’alors, Eli Cohen.
Le représentant d’Israël aux Nations unies, Gilad Erdan, avait pour sa part appelé à la démission du secrétaire général, estimant que ce dernier avait «perdu toute impartialité» et l’accusant de se montrer «compréhensif face au terrorisme et aux meurtres» du Hamas.