Les milliers de dockers de 14 grands ports de la côte Est des États-Unis ont entériné ce 1er octobre un mouvement de grève, à la suite de l'échec des négociation entre leur syndicat, l’International Longshoremen's Association (ILA), et l'association des employeurs maritimes, l'United States Maritime Alliance (USMX).
Le contrat-cadre entre l’ILA et l’USMX a pris fin le 30 septembre à minuit. 36 ports pourraient être touchés sur l’ensemble de cet espace maritime qui concentre plus de la moitié du commerce conteneurisé des États-Unis.
«Je vais vous paralyser et vous n’avez aucune idée de ce que cela signifie. Personne ne le sait» a lancé le président de l’ILA Harold Daggett, le 30 septembre, à l'attention des autorités américaines. «Tout aux États-Unis arrive par bateau» a-t-il affirmé, avant d'ajouter que «les ouvriers du bâtiment sont licenciés parce que les matériaux n'arrivent pas. L'acier n'arrive pas. Le bois n'arrive pas. Ils perdent leur emploi». Celui-ci a par ailleurs assuré que ses dockers et lui étaient «prêts» à se «battre aussi longtemps que nécessaire».
L'ILA réclame notamment une augmentation de 77% des salaires horaires sur les contrats de six ans. Une revendication sur fond d’inquiétude quant à l'automatisation et l’intelligence artificielle qui, redoute le syndicat, pourrait coûter cher en matière d’emplois.
«Nous sommes prêts à nous battre aussi longtemps que nécessaire»: le patron des dockers met la pression
Selon une analyse de la banque JP Morgan Chase, si cette grève se poursuit plus d’une semaine, elle pourrait coûter 5 milliards de dollars par jour à l’économie américaine. Face à cela, le président américain Joe Biden a écarté le recours à la loi Taft-Hartley, qui obligerait les dockers à retourner au travail pendant 90 jours, affirmant qu'il s'agirait là d'une «question de négociation collective».
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Pourtant, cette grève met la pression sur le président Biden et la candidate démocrate à sa succession, Kamala Harris. En effet, la question économique demeure au cœur de la campagne. Au-delà de l'échéance électorale, cette grève menace également de perturber l’envoi de marchandises pendant les fêtes de Noël et de provoquer pénuries et hausses de prix sur certains biens.
Revendiquant 85 000 membres en Amérique du Nord, l’ILA justifie notamment sa démarche par les «milliards de dollars de bénéfices» qu'auraient engrangés les ports et les transporteurs maritimes lors de la pandémie de la Covid-19.