Le chiffre ne cesse d’augmenter. Les frappes israéliennes ont provoqué «le plus grand déplacement de population de l'histoire du Liban», a déclaré le 29 septembre le Premier ministre libanais Nagib Mikati, à la suite d’une réunion de la commission d’urgence du gouvernement.
Il a précisé qu’il y avait désormais 778 centres d’accueil à travers le Liban abritant déjà 118 000 déplacés, à qui les besoins de base sont assurés.
«Nous estimons toutefois que le nombre de déplacés est bien plus élevé et qu’il pourrait atteindre le million de personnes», a-t-il déploré. Une estimation difficile à confirmer dans le chaos ambiant, mais qui représenterait plus d’un cinquième de la population
A titre de comparaison, les affrontements transfrontaliers entre Israël et le Hezbollah avaient obligé quelque 100 000 personnes à fuir les villages frontaliers du Liban.
Depuis le 23 septembre, Israël bombarde de nombreuses localités au Liban, poussant les habitants de ces zones à prendre le chemin de l’exil. «Nous essayons de suivre l’affaire dans tous ses aspects, parce que l’accueil des déplacés ne se limite pas à la nourriture et l’eau», a souligné le Premier ministre libanais. Il a précisé que les ministres des Affaires sociales et de l’Éducation assumaient beaucoup de responsabilités, et que le ministre de la Santé avait donné un bilan de son action au cours des dernières semaines.
Plus de 1 000 morts en une semaine
Pour permettre l’entrée de l'aide extérieure, le Premier ministre libanais a fait savoir qu’une réunion se tiendrait le 1er octobre avec les donateurs pour organiser les livraisons, que le directeur des douanes devrait laisser entrer rapidement et sans être imposées.
L’Orient-Le Jour a relaté que malgré la vague de solidarité, aux quatre coins du Liban, les initiatives populaires peinaient à pallier l’absence criante de l’État libanais. Face à l’urgence de la situation de nombreuses ONG locales en appellent au soutien de la diaspora qui fait des versements via la plateforme Western-union.
Depuis le 8 octobre 2023, date à laquelle le Hezbollah a ouvert un front de soutien à Gaza, le Liban compte 1 640 tués (dont 104 enfants et 194 femmes), 8 404 blessés et nombre de disparus dont les corps n'ont pas été retrouvés sous les décombres, suites aux agressions israéliennes. Ces informations ont été révélées le 28 septembre par le ministre de la Santé, le Dr Firas Abiad, au lendemain de l’attaque contre le quartier général du Hezbollah dans la banlieue-sud de Beyrouth, qui a tué son chef Hassan Nasrallah.
Le ministre a également précisé que pour la période du 16 au 27 septembre 2024, les attaques israéliennes avaient fait 1 030 morts (dont 56 femmes et 87 enfants) et 6 352 blessés.