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La Chine salue l’émergence du Sud global et appelle à promouvoir un monde multipolaire

La Chine estime que l’époque où une puissance ou deux dictaient leur loi au monde entier est « à jamais révolue ». Elle plaide pour des pourparlers de paix en Ukraine et s'oppose à l'atteinte à la souveraineté et à la sécurité du Liban.

Lors de son discours le 28 septembre à la tribune de l'Assemblée générale de l’ONU, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a salué l’émergence des pays du Sud global, appelant à promouvoir un monde multipolaire, où «tous les pays sont égaux et souverains.»

«Réaliser la modernité est un droit inaliénable de tous et non un privilège de certains», a-t-il déclaré, soutenant qu’«aucune civilisation n’était supérieure aux autres». Elles sont seulement «différentes», affirme-t-il, appelant le système des Nations Unies à accroître la représentation et la voix des pays du Sud.

Cité par les médias d’État chinois, Wang Yi a plaidé pour un «véritable multilatéralisme» à même de faire évoluer la gouvernance mondiale «dans un sens juste et équitable». Selon lui, l’aspiration des pays du Sud global à la modernisation «n’a jamais été aussi forte», et leur démarche en ce sens «n’a jamais été aussi ferme.»

Avec l’émergence des pays du Sud global, l’époque où une puissance ou deux dictaient la loi est «à jamais révolue», a tranché le chef de la diplomatie chinoise, décrivant l’humanité comme étant à un «carrefour historique», à l'heure où le paysage international, soumis à des «turbulences», mais aussi à des «transformations», devient de plus en plus «complexe.»

« Amis de la paix » pour l’Ukraine

Wang Yi a par ailleurs plaidé pour la paix, notamment en Ukraine. L’urgence, a-t-il dit, est d’œuvrer à un apaisement rapide de la situation, exprimant l’espoir que les parties impliquées envisageraient de reprendre les pourparlers de paix «au moment opportun.»

Notant que la crise ukrainienne est entrée dans sa troisième année, le chef de la diplomatie chinoise a déclaré que «les flammes du conflit continuaient de se propager» et que le risque de débordement «augmentait». Pékin poursuit son rôle constructif pour favoriser des pourparlers de paix, a-t-il affirmé. La Chine ne souhaite pas «jeter de l’huile sur le feu», ni «tirer profit du conflit», comme le font d’autres pays.

En marge de cette session de l’Assemble générale de l’ONU, la Chine, avec le Brésil et d’autres pays du Sud global, a créé le groupe des «Amis de la paix» sur la crise ukrainienne. Cette nouvelle «plateforme» n’a pas pour objectif de prendre parti dans le conflit, de promouvoir la confrontation entre blocs ni de remplacer les plateformes existantes, a déclaré Wang Yi.

« Le plus grand affront à la conscience internationale »

S’exprimant sur l’escalade militaire israélienne au Moyen-Orient, le chef de la diplomatie chinoise a exhorté les parties concernées, en particulier Israël, à prendre immédiatement des mesures pour apaiser la situation et empêcher le conflit de «s'intensifier», voire de devenir «incontrôlable.»

La Chine est profondément préoccupée par l'escalade des tensions dans la région, a déclaré le ministre chinois, soulignant que la Chine s'opposait à l'atteinte à la souveraineté et à la sécurité du Liban, et condamnait toute action contre des civils innocents.

Wang Yi a souligné par ailleurs que l’escalade au Liban était le résultat de la guerre à Gaza. Pour lui, la question de la Palestine occupée est «le plus grand affront à la conscience internationale.»

Un cessez-le-feu complet est la priorité absolue, de même que la solution des deux États est la voie fondamentale à suivre, a répété le chef de la diplomatie chinoise, insistant sur les efforts de son pays pour favoriser la réconciliation inter-palestinienne et l’admission comme membre de plein exercice de l’État de Palestine à l’ONU.