Le mouvement paramilitaire libanais a mis plusieurs heures avant de confirmer ou d'infirmer la mort de Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah.
«Son Éminence, le Sayyed, le chef de la Résistance, le serviteur vertueux, a rejoint la demeure de son Seigneur et de son plaisir en tant que grand martyr, chef courageux et héroïque, croyant sage, perspicace et fidèle, rejoignant la caravane immortelle des martyrs de la lumineuse Karbala dans le divin voyage de la foi sur les traces des prophètes et des imams martyrs», a indiqué le communiqué du parti chiite libanais.
Revenant sur son parcours au sein du mouvement pro-iranien, le communiqué précise qu'«il a conduit la marche pendant près de trente ans, au cours desquels il les a menés de victoire en victoire, succédant au maître des martyrs de la Résistance islamique en 1992 jusqu'à la libération du Liban en 2000 et jusqu'à la victoire divine et durable en 2006 et toutes les autres batailles d'honneur et de rédemption, jusqu'à la bataille actuelle de soutien et d'héroïsme en faveur de la Palestine, de la bande de Gaza et du peuple palestinien opprimé».
Le parti promet de se venger
À la suite de l'annonce de sa mort, l'organisation promet «au martyr le plus haut, le plus saint et le plus précieux de notre voyage, plein de sacrifices et de martyrs, de poursuivre son djihad en affrontant l'ennemi sioniste, en soutenant Gaza et la Palestine, et en défendant le Liban et son peuple loyal et honorable».
L'armée israélienne avait affirmé un peu plus tôt dans un communiqué le 28 septembre avoir «éliminé Hassan Nasrallah», le chef du Hezbollah.
Dans ce texte, publié notamment par le porte-parole arabophone de l'armée israélienne Avichay Adraee, ce dernier indique que la frappe du 27 septembre sur la banlieue sud de Beyrouth a également éliminé «le commandant du Front Sud du Hezbollah» et plusieurs autres commandants.
Des scènes de liesses à Idlib
Le texte affirme que ces assassinats ont eu lieu lors d'une frappe sur «le quartier général souterrain» du mouvement armé, «situé sous un immeuble résidentiel» de la banlieue sud de Beyrouth. Ce bombardement «a été effectué alors que des dirigeants du Hezbollah se trouvaient» à cet endroit. Le communiqué affirme qu'«au cours de ses 32 années à la tête» du Hezbollah, Nasrallah «a été responsable du meurtre d'innombrables citoyens et soldats israéliens» et de la planification d'attentats contre Israël «et dans le monde entier». L'armée israélienne «continuera de cibler» tous ceux qui commettent des «actes de terrorisme». La frappe israélienne a également éliminé Ali Karaki, selon le communiqué de l'armée israélienne.
L'Iran est en contact avec le Hezbollah et ses autres alliés dans la région pour déterminer la «prochaine étape» après la mort de Hassan Nasrallah, selon des sources citées par l'agence Reuters.
Avant la confirmation du Hezbollah, une autre hypothèse circulait, notamment dans les milieux proches de la formation, affirmant que Hassan Nasrallah était encore en vie, et que son silence était un instrument de «guerre psychologique» contre Israël. Ces milieux rappellaient notamment la guerre de juillet 2006, lors de laquelle Hassan Nasrallah avait rompu un silence de trois jours via un discours, rappelle un article de L'Orient Le Jour.
Sans même attendre l'annonce de l'armée israélienne et la confirmation du Hezbollah, des scènes de liesse ont eu lieu dans la soirée du 27 septembre à Idlib, bastion djihadiste anti-Assad. Le Hezbollah avait permis à la Syrie de récupérer plusieurs places fortes aux mains des groupes terroristes.
Le secrétaire général du Hezbollah était à la tête de l'organisation depuis 1992, après l'assassinat de son prédécesseur Abbas Moussaoui dans une frappe israélienne. Sous sa direction, le Hezbollah, armé et financé par l'Iran, est devenu une puissante force militaire et politique, représentée au Parlement à partir de 1992 et au gouvernement libanais depuis 2005.