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Sud-Liban : deux journalistes tués en deux jours par des frappes israéliennes

Kamel Karaki, cameraman de la chaîne libanaise Al-Manar, a été tué lors d'un raid israélien dans le sud du Liban. La chaîne a annoncé son décès sur les réseaux sociaux, affirmant que le journaliste avait perdu la vie à la suite d'un «raid sioniste». C'est le deuxième journaliste libanais tué depuis le début des frappes israéliennes contre le Liban.

Le cameraman de la chaîne libanaise Al-Manar affiliée au Hezbollah, Kamel Karaki, a été tué ce 25 septembre lors d'une frappe israélienne contre le sud du Liban.

Ce raid survient au troisième jour d'une campagne de frappes israéliennes décrite comme «la plus violente, la plus étendue et la plus intense» que le Liban ait connue depuis le début des affrontements avec le Hezbollah, il y a près d'un an. 

Al-Manar a annoncé le décès de Kamel Karaki sur son compte X (anciennement Twitter), déclarant que le journaliste avait perdu la vie à la suite d'un «raid sioniste». «Karaki, originaire de la ville de Qantara Al-Janubiya, a travaillé pour Al-Manar pendant plus de 25 ans. Des années empreintes de dons de soi et de sacrifices», a fait savoir le média libanais.

Par ailleurs, dans une déclaration diffusée par l'agence officielle du Liban (ANI), le Syndicat des rédacteurs de presse a fermement condamné «la poursuite des attaques israéliennes contre les civils dans toutes les régions du Liban» ainsi que «l'escalade de ces massacres à caractère génocidaire, qui continuent de faire de nombreuses victimes innocentes».

136 journalistes tués au Moyen-Orient depuis le 7 octobre 2023

«Ces agressions israéliennes n'ont pas épargné les journalistes et les photographes, comme en témoigne le récent martyr de Kamel Karaki, photographe d'Al-Manar, qui a perdu la vie sous un bombardement sioniste dans sa ville natale de Qantara», souligne le même communiqué.

La mort de Kamel Karaki survient au lendemain de l'annonce de celle du journaliste d'Al-Mayadeen Hadi el-Sayyed, qui a succombé à ses blessures provoquées par une frappe aérienne israélienne ayant touché son domicile.

Le Syndicat des rédacteurs de presse a dénoncé «un crime de guerre», précisant que cibler des civils, notamment des journalistes, constituait une violation grave du droit international humanitaire. Il a appelé à l'ouverture immédiate d'une enquête indépendante afin d'éclaircir les circonstances de la mort d'el-Sayyed, ainsi que celle de tout autre journaliste.

Le 21 novembre 2023, deux autres reporters du média libanais Al-Mayadeen, Farah Omar et Rabih Maamari, ainsi que leur ami civil Hussein Aqil, avaient été tués lors d’un bombardement israélien dans la zone frontalière de Tayr Harfa, également dans le district de Tyr au sud du Liban. Le 13 octobre, Issam Abdallah, journaliste-vidéo pour Reuters, avait été tué lors d'un bombardement israélien qui avait également blessé plusieurs autres journalistes.

Outre les cinq journalistes libanais tués depuis le 7 octobre 2023, 131 journalistes et professionnels des médias ont été tués dans la bande de Gaza, selon les dernières données communiquées par la Fédération internationale des journalistes (FIJ).