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«En "couvrant" la Turquie politiquement, l’OTAN a assumé la responsabilité du SU-24 russe abattu»

En refusant de rendre un avis sur le bombardier russe abattu par la Turquie en Syrie et en soutenant politiquement Ankara, l’OTAN assume la responsabilité de l’incident, a déclaré l’ambassadeur de Russie auprès de l’OTAN, Alexandre Grouchko.

Alexandre Grouchko, ambassadeur de Russie auprès de l’OTAN, s’est entretenu avec le secrétaire général délégué de l’OTAN, Alexander Vershbow, pour discuter de l’incident du 24 novembre où un F-16 turc a abattu un bombardier russe SU-24 qui rentrait d’une mission en Syrie.

«J’ai présenté la version russe de cet incident et j’ai cité des facteurs militaires et politiques qui indiquent le caractèreintentionnel de cette attaque contre un avion russe dans l’espace aérienne syrien», a expliqué Alexandre Grouchko.

De son côté, Alexander Vershbow n’a pas exprimé ce qu’il pensait de l’action agressive turque, selon le diplomate russe, se contentant d’appeler à la retenue et au contact direct entre Moscou et Ankara.

«L’OTAN préfère ne donner aucun détail sur les raisons qui ont poussé la Turquie à abattre un avion qui volait dans l’espace aérien syrien et qui ne menaçait pas la Turquie», a indiqué le représentant permanent russe auprès de l’OTAN.

Il a encore souligné que la décision turque d’abattre un avion non-hostile dans cette région frontalière allait à l’encontre les règles de l’engagement de l’Alliance atlantique.

«Même si nous tenons pour acquis la version absolument infondée de la violation de l’espace aérien turc, les pratiques de l’OTAN n’ont pas été respectées, puisque, selon Ankara, les pilotes ne connaissaient même pas l’identité de l’avion qu’ils attaquaient», a souligné Alexandre Grouchko.

Compte tenu de ces facteurs, de l’absence de toute critique et le fait que la Turquie a reçu rapidement le soutien de l’OTAN après cette attaque, cela signifie que l’Alliance était également responsable, a souligné le diplomate.

«Les considérations politiques prennent l’avantage sur l’objectivité et le bon sens simple», a conclu Alexandre Grouchko.

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