En pleine COP21, il y a des symboles qui ont parfois du mal à passer. Et peut-être encore plus quand le pays en cause est la Norvège, l’un des pays unanimement salué comme écologiquement responsable. Pourtant, si le bilan carbone du pays est un modèle, difficile d'en dire autant de sa politique envers les animaux sauvage.
Ainsi, cette année, 11 571 Norvégiens ont acheté un permis de chasse donnant le droit de prélever l’un des 16 loups que les autorités ont autoriser à tirer. Soit un ratio de 723 chasseurs par loup. Mais ce qui choque, c’est que le loup est un animal qui se raréfie en Norvège. Selon certains spécialistes, il ne pourrait en rester que 30 encore en vie à l’état sauvage. 16 loups pourraient donc mourir avant le 31 mars, date de la fin de la chasse au loup. Des décisions que la Norvège justifie comme une mesure permettant de protéger le bétail.
De même, 18 ours seront abattus durant la période de chasse alors que 10 930 permis ont été vendus dans le pays, qui compte près de 200 000 chasseurs. Si la chasse est très règlementée, les défenseurs des animaux s’inquiètent, car des prélèvements clandestins réduisent aussi considérablement la population des ours.
Les autorités norvégiennes affirment pourtant vouloir faire croître la population de loups, mais les actes ne suivent pas selon les défenseurs des animaux. Ces derniers tentent donc de pousser les loups localisés dans le sud-est de la Norvège, vers la Suède, la Finlande ou la Russie, plus préoccupés par la durabilité de cette population animale fragile.
Autre espèce en danger, la baleine. Si la Norvège, qui chasse la baleine, a largement réduit ses quotas de pêche, ce n’est pas le cas du Japon. Le jour de l’ouverture de la COP21, le pays a ainsi annoncé qu’il allait, malgré le tollé international, envoyer dès aujourd’hui des baleiniers «de recherche» dans l'Antarctique. La Japon brave ainsi l'interdiction de l'ONU qui avait estimé en 2014 que de telles activités cachaient une chasse commerciale.
Avant cette mission, le Japon avait soumis un nouveau programme à la Commission baleinière internationale (CBI), qui prévoit de capturer 3 996 petits rorquals (ou baleines de Minke) en Antarctique dans les 12 prochaines années, soit 333 par saison contre environ 900 dans le cadre du précédent programme condamné. Une pêche que les Japonais justifient par la nécessité de collecter des informations sur l'âge de la population baleinière afin de définir un plafond de captures permettant de ne pas menacer la survie de l'espèce.
Le Japon chasse les baleines en divers lieux en exploitant une faille dans le moratoire mondial de 1986 qui tolère la recherche létale sur les mammifères. Mais Tokyo n'a jamais fait un secret du fait que la viande de l'animal marin finissait souvent dans les assiettes.
Face à cette décision, la communauté internationale s’est indignée. L’Australie en premier lieu, a condamné la reprise de ces «recherches». Des organisations écologistes comme Greenpeace ont aussi annoncé leur volonté de traîner le Japon devant la justice internationale. Quant aux activistes de See Shepherd, ils ont déjà annoncé le départ d’un de leurs navires pour tenter d’empêcher «toute activité illégale». Shinzo Abe, le Premier ministre du Japon, était pourtant en première ligne, hier lors de l’ouverture de la COP21.