«80 000 ? C'est un mensonge. Le chiffre réel est bien inférieur à ce qui a été publié, et de manière significative.», a répondu Volodymyr Zelensky lors d'un point de presse le 20 septembre, interrogé par les journalistes sur l'estimation du quotidien américain Wall Street Journal (WSJ) concernant les pertes ukrainiennes.
WSJ a rapporté le 17 septembre qu'environ 80 000 soldats ukrainiens ont été tués et environ 400 000 autres blessés dans le conflit avec la Russie citant «une estimation ukrainienne confidentielle» provenant de sources sous couvert d'anonymat.
Bien que Kiev ne communique pas régulièrement sur ses pertes militaires, des commandants et des soldats ont reconnu à plusieurs reprises que les pertes sur le champ de bataille étaient lourdes, notamment lors de la contre-offensive infructueuse de 2023 et des récents affrontements dans le Donbass.
Février dernier, Zelensky a déclaré que 31 000 soldats ukrainiens avaient été tués en deux ans de combats, sans mentionner le nombre de blessés. Le Washington Post a, pour sa part, cité en avril un député ukrainien sous couvert d'anonymat ayant déclaré que Volodymyr Zelensky avait «largement minimisé» le nombre de morts afin de préserver le moral dans un contexte de mobilisation en baisse en Ukraine. Kiev a depuis élargi ses lois sur la conscription pour enrôler davantage d’hommes.
Perte d'un demi-million de soldats ukrainiens
L’estimation du WSJ (80 000 tués et 400 000 blessés) correspond à une estimation antérieure fournie par la Russie, qui a rapporté en avril que l’Ukraine avait perdu environ un demi-million de soldats. Kiev a depuis perdu plus de 15 650 soldats lors de son invasion de la région russe de Koursk, en août dernier, selon les données communiquées par le ministère russe de la Défense.
Moscou n'a pas révélé ses propres pertes. Toutefois, le président Vladimir Poutine a fait savoir en juin dernier que les pertes russes sur le champ de bataille étaient cinq fois inférieures aux pertes ukrainiennes. Le chef de l'État russe avait précédemment déclaré que l’Occident était prêt à «se battre jusqu’au dernier Ukrainien», utilisant Kiev comme un outil dans sa guerre par procuration contre la Russie.