Quelques heures après avoir conclu un accord avec l’Union européenne sur la question des migrants, les autorités turques semblent décidées à agir. Elles ont ainsi interpellé lundi, dans le nord-ouest du pays, un total de 1 300 migrants qui s'apprêtaient à traverser la mer Egée pour rallier les îles grecques, ainsi que plusieurs de leurs passeurs, a rapporté l'agence de presse Dogan.
Les policiers turcs ont ainsi ciblé, lundi, huit sites considérés comme points de départ pour les migrants qui souhaitent rejoindre l’île grecque de Lesbos, point d’entrée dans l’UE pour de nombreux réfugiés et migrants.
1 300 personnes, des Syriens, des Afghans, des Irakiens et des Iraniens ont ainsi été placés en garde à vue par la police qui a aussi interpellé trois passeurs présumés et saisis quatre embarcations, six moteurs de bateaux et une arme de poing.
Dimanche, l’Union européenne et la Turquie s’étaient entendues pour mettre en place un plan d’action prévoyant une aide européenne de 3 milliards d’euros en échange d’un engagement turc à mieux contrôler ses frontières. Au vu de cette opération d'envergure, la première depuis longtemps, il semble que la Turquie honore sa partie du contrat.
Pourtant, depuis le début de l’année 2015, ce sont près de 650 000 migrants, avant tout des réfugiés syriens, qui ont pris la mer depuis la Turquie pour la Grèce. 500 seraient morts durant la traversée. La Turquie est en effet le premier pays d’accueil des réfugiés qui ont quitté la Syrie. Plus de deux millions d'entre eux se trouveraient actuellement sur son territoire.
En échange d’un contrôle renforcé de ses frontières maritimes et d’une lutte contre les passeurs, l’Europe a promis à la Turquie une accélération des négociations en cours pour faciliter l'attribution de visas pour l'Europe.