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Vente de 12 avions Rafale : Macron tente de séduire Vučić en Serbie

Emmanuel Macron a effectué une visite officielle en Serbie le 29 août, marquée par des enjeux économiques et diplomatiques. Le président français a fait valoir la vente d'avions Rafale à cet État des Balkans qui demeure un soutien de Moscou.

Alors qu’il n’a toujours pas de Premier ministre, Emmanuel Macron s’est rendu en Serbie le 29 août. Au programme : la vente de 12 avions Rafale et une tentative de séduction envers Belgrade, Paris souhaitant voir ce pays se rapprocher de l’Union européenne (UE).

Une visite également forte en symboles alors que la France était un allié historique de la Serbie avant les bombardements de l’OTAN de 1999. Le président français a tenu à se montrer très chaleureux avec son homologue serbe Aleksandar Vučić et s’est enthousiasmé sur les réseaux sociaux , affirmant garder un «souvenir ému» de sa visite cinq ans plus tôt et se félicitant des rapports franco-serbes : «Dans un monde où tout est en bascule, il est bon d'avoir des amis solides et des constances historiques.»

Les avions Rafale et la promotion de l’UE au cœur du déplacement présidentiel

Dans une allocution prononcée le 29 août, le chef de l’État français a largement fait la promotion de l’UE. «Seule aujourd’hui une Union européenne dotée des moyens de son autonomie stratégique peut lui offrir» sa souveraineté, a-t-il déclaré à son homologue serbe.

Selon Emmanuel Macron, la Serbie a «vocation à rejoindre l’Union européenne». Il estime ainsi que «le choix des avions Rafale par la Serbie est un choix clair, celui d’une alliance de long terme entre nos deux pays au sein d’une Europe plus forte et plus souveraine».

Douze avions de chasse français devraient être livrés entre 2028 et 2029, pour un montant d’environ 3 milliards d'euros.

Belgrade multiplie les partenariats, Macron en opération séduction

Selon la presse française, Emmanuel Macron souhaiterait «éloigner Belgrade de Moscou» avec la vente d’avions de chasse. Une démarche qui n’est pas perçue comme telle côté serbe où le président Aleksandar Vučić multiplie les partenariats avec de nombreux États, à l’image de son déplacement en Égypte en juillet ou encore de sa proximité avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban. Belgrade a également développé des relations bilatérales fortes avec la Chine en matière économique et universitaire.

Par ailleurs, comme l'a rappelé le président serbe d ébut août, «quelque chose arrive à ceux qui prônent une solution pacifique en Ukraine», évoquant les tentatives d'assassinat de Donald Trump et de son homologue slovaque Robert Fico.

Le directeur de la coopération avec la diaspora et les Serbes de la région, le franco-serbe Arno Gujon, a de son côté salué les relations entre Paris et Moscou sans pour autant effacer les blessures du passé : «Bien que les relations entre les deux pays aient connu des hauts et des bas et que la question du Kosovo-Metohija leur pèse encore […] ces relations ont atteint leur apogée depuis la Seconde Guerre mondiale.»

Le positionnement de la Serbie dans la région attise les convoitises de l’Union européenne, et cela à plus forte raison parce que Belgrade, militairement neutre, demeure très proche de Moscou et a besoin de la Russie pour bloquer la reconnaissance d’un Kosovo indépendant par les Nations unies.